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It Must be Heaven, Mélancolie et Tribulations

Montée des Marches de Sybil ©YesICannes.com
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Les acteurs de It Muste Be Heaven autour d’Elia Suleiman ©YesICannes.com

Le dernier jour de la compétition du Festival de Cannes a vu la projection de It Must be Heaven du Palestinien Elia Suleiman (Israël) et Sybil de Justine Triet (France).

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Virginie Eifira ©DR

Sybil, histoires emboitées

Sybil, troisième film Justine Triet, lui vaut sa première sélection en compétition Officielle à Cannes de la réalisatrice (40 ans). Dans un thriller aux accents psychanalytiques, mélangeant comédie et cruauté, Sybil (Virginie Efira) une romancière reconvertie en psychanalyste, nourrit son roman du dilemme passionnel d’une patiente, Margot (Adèle Exarchopoulos) une actrice en détresse. Mais, involontairement, la romancière replonge dans le tourbillon de son passé. Dans la deuxième partie, évoquant toutes les métaphores émotionnelles ou sexuelles, le Stromboli sert de décor à l’explosion du film et de ses histoires emboitées les unes dans les autres.

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Elia Suleiman ©Carole Bethuel

It Must be Heaven, des instants décalés

Le cinéaste Elia Suleiman dit de It Must Be Heaven qu’il donne à voir des situations ordinaires de la vie quotidienne d’individus vivant à travers le monde dans un climat de tensions géopolitiques planétaires. A la façon d’un Monsieur Hulot de Jacques Tati, Elia Suleiman dans son propre rôle, toujours au milieu de l’écran sans dire un mot, contemple dans ses tribulations un monde qui lui livre des instant décalés, où s’invite à chaque fois le comique de situation. Dans un burlesque tiré de l’absurde, Elia quitte Nazareth pour Paris désert et un New York sur-armé et vit des scènes où il retrouve toujours sa Palestine.

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©Carole Bethuel

Le monde entier pays étranger

Si dans ses précédents films, la Palestine s’apparentait à un microcosme du monde, It Must Be Heaven présente le monde comme un microcosme de la Palestine. L’aéroport devient le checkpoint, la police omniprésente est brocardée dans des chorégraphies ridicules où elle se focalise sur des détails en ignorant l’essentiel de sa mission. Les forces de la répressions rôdent: avions, chars, hélicoptère en drone géant… A New York, les gens ordinaires sont tous armés, comme beaucoup en Israël. Le feu d’artifices n’est pas sans évoquer un duel d’artillerie…

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©DR

Poésie du silence et standing ovation

Dans une poésie du silence, devant le regard étonné du personnage en canotier et sacoche en bandoulière, se déroule une fable hilarante et cocasse où le réalisateur reconnait son pays dans l’obsession sécuritaire régnante. Policiers chaussant des jumelles à Nazareth, mesurant une terrasse à Paris, cops poursuivant un ange à Central Park. Sans broncher, le personnage médite sur des tableaux à l’humour visuel stigmatisant l’absurdité d’un monde gagné par la violence.
Seule comédie de la sélection officielle, It Must Be Heaven signe avec force le retour du cinéaste de 58 ans qui revient pour la troisième fois en compétition à Cannes où il avait obtenu le Prix du Jury en 2002 pour Intervention divine. Les festivaliers ont offert une longue standing ovation à Elia Suleiman coiffé du même chapeau qu’il portait dans le film.

Le Festival, c’est sur YesICannes.com: yesicannes.com/fr/category/festival-de-cannes-fr

 

La Montée des Marches de Sybil en images

Cliquer pour agrandir – ©YesICannes.com – Tous droits réservés

It Must be Heaven, Mélancolie et Tribulations was last modified: mai 25th, 2019 by tamel

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