Festival de Cannes 2019, Palmarès Hors Normes

festival de cannes hors normes
L’équipe de Hors Normes ©YesICannes.com

Présidé par le réalisateur Alejandro González Iñárritu, le Jury du 72ème Festival de Cannes a dévoilé les lauréats des différents prix lors de la Cérémonie du Palmarès et attribué la Palme d’Or à Parasite du réalisateur coréen Bong Joon-Ho.

Bong Joon-Ho (gauche) lauréat de la Palme d’or ©YesICannes.com

Palme d’or pour Parasite

Après une Montée des Marches toujours aussi glamour, riche en stars internationales et égéries, la cérémonie de clôture du Festival de Cannes 2019 a accueilli les lauréats sur la scène du Grand Théâtre Lumière avec comme Maître de Cérémonie Édouard Baer. La Palme d’Or a couronné le talent du réalisateur coréen Bong Joon-Ho (Okja) pour son film Parasite, primé parmi vingt et un films en Compétition Officielle.
Comme l’année dernière avec Une Affaire de Famille de Hirokazu Kore-eda (Japon), le film primé au Festival de Cannes met à l’honneur des personnes humbles, des gens modestes cherchant à survivre dans le capitalisme régnant.

©DR

Satire de l’ultra libéralisme

Parasite met en scène une famille d’oubliés de l’ultra libéralisme qui, pour sortir du chômage, côtoie une famille richissime. Hélas, les frontières entre gens pauvres et riches sont imperméables et personne ne sortira indemne de la confrontation finale. Une scène dantesque du film résume bien la différence entre classes: sous une pluie diluvienne, le père de famille pauvre et ses deux enfants fuient la maison de la famille riche, empruntant pour rejoindre le sous-sol qui leur sert de domicile une successions d’escaliers en zigzag figurant la descente le long des niveaux sociaux. Arrivé en bas de l’échelle sociale, ce sont les égouts débordants qui attendent les pauvres… Mais les éclaboussures des bas-fonds pourraient bien finalement atteindre les privilégiés s’ils persistent dans leur autisme!

Vincent Cassel ©DR

Hors Normes aborde l’autisme

A l’issue de la Cérémonie du Palmarès de cette 72ème édition, Eric Toledano et Olivier Nakache ont présenté leur film Hors Normes à un parterre de stars et de personnalités du cinéma, de la mode et des arts.
Hors Normes s’attache à l’accueil et l’éveil d’enfants et adolescents autistes. Les autistes ont des difficultés à communiquer avec le monde extérieur, mais lorsqu’on les stimule, on pet enrichir leur patrimoine sensoriel. C’est le sacerdoce qu’on choisit Bruno (Vincent Cassel) et Malik (Reda Kateb) depuis 20 ans.

Elia Suleiman ©YesICannes.com

Le palmarès 2019  complet

Palme d’or : Parasite de Bong Joon-Ho

Grand Prix : Atlantique de Mati Diop

Prix du Jury : ex-aequo Les Misérables de Ladj Ly et Bacurau de Kleber Mendonça Filho et Juliano Dornelles

Prix de la Mise en Scène : Le Jeune Ahmed de Jean-Pierre et Luc Dardenne

Prix du Scénario : Céline Sciamma pour Portrait de la Jeune Fille en Feu

Prix d’Interprétation Féminine : Emily Beecham dans Little Joe de Jessica Hausner

Prix d’Interprétation Masculine : Antonio Banderas dans Dolor y Gloria de Pedro Almodovar

Mention Spéciale du Jury : It Must Be Heaven d’Elia Suleiman

Camera d’or : Nuestras Madres de César Diaz

Palme d’or du Court Métrage : La Distance Entre le Ciel et Nous de Vasilis Kekatos

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Closing Ceremony Red Carpet ©YesICannes.com

 

Sylvester Stallone ©YesICannes.com

La Montée des Marches de Hors Normes et de la Clôture en images

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It Must be Heaven, Mélancolie et Tribulations

Les acteurs de It Muste Be Heaven autour d’Elia Suleiman ©YesICannes.com

Le dernier jour de la compétition du Festival de Cannes a vu la projection de It Must be Heaven du Palestinien Elia Suleiman (Israël) et Sybil de Justine Triet (France).

Virginie Eifira ©DR

Sybil, histoires emboitées

Sybil, troisième film Justine Triet, lui vaut sa première sélection en compétition Officielle à Cannes de la réalisatrice (40 ans). Dans un thriller aux accents psychanalytiques, mélangeant comédie et cruauté, Sybil (Virginie Efira) une romancière reconvertie en psychanalyste, nourrit son roman du dilemme passionnel d’une patiente, Margot (Adèle Exarchopoulos) une actrice en détresse. Mais, involontairement, la romancière replonge dans le tourbillon de son passé. Dans la deuxième partie, évoquant toutes les métaphores émotionnelles ou sexuelles, le Stromboli sert de décor à l’explosion du film et de ses histoires emboitées les unes dans les autres.

Elia Suleiman ©Carole Bethuel

It Must be Heaven, des instants décalés

Le cinéaste Elia Suleiman dit de It Must Be Heaven qu’il donne à voir des situations ordinaires de la vie quotidienne d’individus vivant à travers le monde dans un climat de tensions géopolitiques planétaires. A la façon d’un Monsieur Hulot de Jacques Tati, Elia Suleiman dans son propre rôle, toujours au milieu de l’écran sans dire un mot, contemple dans ses tribulations un monde qui lui livre des instant décalés, où s’invite à chaque fois le comique de situation. Dans un burlesque tiré de l’absurde, Elia quitte Nazareth pour Paris désert et un New York sur-armé et vit des scènes où il retrouve toujours sa Palestine.

©Carole Bethuel

Le monde entier pays étranger

Si dans ses précédents films, la Palestine s’apparentait à un microcosme du monde, It Must Be Heaven présente le monde comme un microcosme de la Palestine. L’aéroport devient le checkpoint, la police omniprésente est brocardée dans des chorégraphies ridicules où elle se focalise sur des détails en ignorant l’essentiel de sa mission. Les forces de la répressions rôdent: avions, chars, hélicoptère en drone géant… A New York, les gens ordinaires sont tous armés, comme beaucoup en Israël. Le feu d’artifices n’est pas sans évoquer un duel d’artillerie…

©DR

Poésie du silence et standing ovation

Dans une poésie du silence, devant le regard étonné du personnage en canotier et sacoche en bandoulière, se déroule une fable hilarante et cocasse où le réalisateur reconnait son pays dans l’obsession sécuritaire régnante. Policiers chaussant des jumelles à Nazareth, mesurant une terrasse à Paris, cops poursuivant un ange à Central Park. Sans broncher, le personnage médite sur des tableaux à l’humour visuel stigmatisant l’absurdité d’un monde gagné par la violence.
Seule comédie de la sélection officielle, It Must Be Heaven signe avec force le retour du cinéaste de 58 ans qui revient pour la troisième fois en compétition à Cannes où il avait obtenu le Prix du Jury en 2002 pour Intervention divine. Les festivaliers ont offert une longue standing ovation à Elia Suleiman coiffé du même chapeau qu’il portait dans le film.

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La Montée des Marches de Sybil en images

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Un Parasite Dans La Maison Hantée

Les acteurs de Once Upon A Time… In Hollywood ©YesICannes.com

Le 21 mai, la Compétition Officielle présentait Parasite de Bong Joon Ho (Corée du Sud) alors que le Festival créait l’événement avec Once Upon A Time… In Hollywood de Quentin Tarantino avec, réunis pour la première fois sur grand écran, Brad Pitt et Leonardo Di Caprio.

Once Upon A Time… In Hollywood – Brad Pitt & Leonardo Di Caprio ©DR

Dans son 9ème film, Quentin Tarantino (Palme d’or en 1994 avec Pulp Fiction) met en scène Rick Dalton (Leonardo Di Caprio), star de la télévision à la carrière sur le déclin, et le cascadeur Cliff Booth (Brad Pitt), sa doublure de longue date, son cascadeur et homme à tout faire. Dans le Los Angeles de la fin des années 1960, les deux hommes poursuivent leurs carrières au côté de Sharon Tate, Steve McQueen ou encore Bruce Lee. Dans le film, on croise le gourou Charles Manson qui, avec sa secte, a sauvagement assassiné Sharon Tate.

Parasite ©DR

Parasite, un engrenage incontrôlable

Après avoir travaillé sur des films à grands budgets comme Okja, film d’aventure fantastique projeté à Cannes en 2017 avant d’être diffusé sur Netflix, le cinéaste Bong Joon Ho débute une nouvelle étape dans sa carrière avec Parasite. Son septième film est une œuvre plus intimiste où humour noir et satire sociale se mélangent dans un suspense admirablement construit. Parasite plonge deux familles de deux classes sociales opposées dans une situation inextricable où des personnes ordinaires sont menée par un engrenage incontrôlable dans une cruelle tragicomédie.

©DR

Difficile de s’insérer dans la société

Les quatre membres de la famille de Ki-taek sont au chômage alors que la richissime famille Park vit dans le luxe. Les Park habitent dans une splendide maison avec gouvernante et chauffeur. La famille de Ki-taek vit dans un entresol délabré et piratent la wifi des voisins. La famille modeste voudrait bien s’insérer dans la société mais n’y arrive pas: après des échecs commerciaux, seuls de petit boulots permettent de survivre. Les enfant de Ki-taek ne peuvent pas se payer des études à la faculté alors que les enfants Park ont des professeurs particuliers à domicile. Un jour, Ki-woo, le fils de Ki-taek réussit à se faire recommander pour donner des cours particuliers d’anglais chez les Park. Ainsi débute l’engrenage.

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Une société de plus en plus polarisée

Dans une approche engagée et caustique, Bong Joon Ho montre les frontières infranchissables entre les milieux sociaux, les puissants et les pauvres dans l’ultra-libéralisme régnant et les ravages qu’il provoque partout. Qui sont les parasites? Les oubliés de la société qui manipulent une famille riche pour un salaire ou les ultra-riches qui appellent la gouvernante en plein nuit pour leur préparer un plat favori en 8 minutes?
La luxueuse maison des Park tient un rôle important dans Parasite: construite et habitée par un architecte célèbre, elle abrite les rebondissements de l’histoire. Mais elle recèle également un secret bien caché qui précipitera les deux familles dans le chaos.

Leonardo Di Caprio ©YesICannes.com
Brad Pitt ©YesICannes.com
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La montée des Marches de Once Upon A Time… In Hollywood en images

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La Dernière Carte Postale de Frankie

Les acteurs et le réalisateur de La Belle Époque ©YesICannes.com

Le Festival de Cannes a présenté le 20 mai en Compétition Officielle Le Jeune Ahmed de Jean-Pierre et Luc Dardenne (Belgique) et Frankie d’Ira Sachs (Etats-Unis). Hors Compétition était projeté le film de Nicolas Bedos La Belle Époque (France).

©Christine Plenus

Le Jeune Ahmed et la radicalisation

Pour leur huitième participation au Festival de Cannes, les frères Dardenne – deux Palmes d’or – évoquent la radicalisation d’un jeune musulman en Belgique. Sous la coupe d’un imam intégriste, Ahmed, 13 ans, devient obnubilé par la supposée « impureté » de son enseignante. Après avoir tenté de la tuer, il est enfermé dans un centre de dé-radicalisation, où des éducateurs cherchent des pistes de réflexion pour apaiser l’âme du garçon tourmenté par son fanatisme.

Frankie – Isabelle Huppert 2019 Photo Guy Ferrandis / SBS Productions

Frankie, une journée dans une mort

Il y a une unité de temps dans Frankie d’Ira Sachs: l’historie raconte, entre la matin et l’après midi, une journée de vacances en famille, une parenthèse de vie voulue par une actrice condamnée à brève échéance par le cancer. On est dans une station balnéaire du Portugal, à Sintra, ville qui part de la plage et grimpe sur des collines boisées. Dans cet environnement, la vie de Frankie (Isabelle Huppert) se finit – plutôt sereinement – alors que d’autres se construisent. Tout ça se déroule au long de saynètes mettant en scènes différents personnages aux vies différentes. Les membres de la famille sont là pour Frankie, mais aussi pour eux, pour leur couple…

2019 Photo Guy Ferrandis / SBS Productions

Les liens apparaissent au fil de la narration

Frankie envisage calmement sa fin prochaine mais songe à sa postérité sous la forme d’un fond d’aide pour comédiens qu’elle financera. Avant de partir, elle voudrait marier son fils, mais sa copine Ilène, qu’elle destinait à son fils est déjà avec quelqu’un… Le film évoque des couples à différentes étapes de leurs vie: premier baiser, séparation, divorces… Le film passe par plusieurs tonalités selon la vie et l’histoire des personnes ou des groupes de personnes animant les scènes. Le suspense consistes à découvrir les liens entre les protagonistes et ce qui va leur arriver au fur à mesure que l’histoire avance.

2019 Photo Guy Ferrandis / SBS Productions

On voit les coutures

La famille n’est jamais vraiment rassemblée autour de Frankie. C’est elle qui passe de l’une à l’autre des personnes de son entourage dans une succession un peu déroutante de scènes, un empilement de scènes où l’émotion n’arrive pas à passer. Une scène il pleut – on montre des azuleros, question de couleur locale, comme les quelques mots de portugais – et dans la scène suivante, le sol est sec. On voit les coutures de la construction mal ficelée et le spectateur a du mal à être emporté par l’intrigue, tant Ira Sachs reste en retrait. Et puis, les scènes qui valent vraiment le jus, c’est quand Isabelle Huppert joue… Le reste pourrait tout simplement remplir le verso d’une carte postale.

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Les Marches Rouges de La Belle Époque ©YesICannes.com

La montée des Marches de La Belle Époque en images

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A Hidden Life, Désobéissance Face à l’Abjection

L’équipe de A Hidden Life ©YesICannes.com

Le 19 mai, le Festival de Cannes a présenté en compétition Le Portrait de la Jeune Fille en Feu de Céline Sciamma (France) et A Hidden Life de Terrence Malik (Etats-Unis). Alain Delon était sur la Croisette pour recevoir une Palme d’or d’Honneur pour l’ensemble de sa carrière.

Alain Delon & sa fille Anouchka ©YesICannes.com

Palme d’Honneur à Alain Delon

Si L’Éclipse d’Antonioni a été récompensé par le Prix du Jury (1962) et Le Guépard de Luchino Visconti a décroché la Palme d’or en 1963, Alain Delon n’a jamais obtenu de prix d’Interprétation à Cannes malgré sa présence présent sept fois sur la Croisette en compétition. Icône des années 60 et 70, il a joué des rôles mythiques avec les plus grands réalisateurs comme Luchino Visconti, René Clément, Jean-Pierre Melville, Joseph Losey… La récompense tardive du Festival de Cannes consacre une filmographie remarquable en soixante ans de carrière: Plein Soleil de René Clément, qui l’a consacré star, Le Guépard de Luchino Visconti, La Piscine et Borsalino de Jacques Deray, Le Samouraï de Jean-Pierre Melville, Le Clan des Siciliens et Mélodie en Sous-sol d’Henri Verneuil… En 1985, Delon reçoit le César du meilleur acteur pour Notre Histoire (1984) de Bertrand Blier.

L’équipe du Portrait de la Jeune Fille en Feu ©YesICannes.com

Le Portrait de la Jeune Fille en Feu de Céline Sciamma

Dans ce drame historique de la fin du XVIIIème siècle, une peintre, Marianne (Noémie Merlane) est mandatée pour réaliser le portrait de mariage d’Héloïse (Adèle Haenel), une jeune femme qui vient de quitter le couvent. Mais Héloïse résiste à son destin d’épouse en refusant de poser. Introduite auprès d’elle en tant que dame de compagnie, Marianne va devoir l’observer pour la peindre en secret.

A Hidden Life ©DR

A Hidden Life, la propagande nazie partout

Auréolé de sa Palme d’Or à Cannes il y a huit ans pour The Tree of Life, Terrence Malick raconte en Compétition Officielle l’histoire de Franz Jägerstätter, un objecteur de conscience autrichien pendant la Seconde Guerre mondiale. Inspiré d’événements réels, A Hidden Life (Une Vie Cachée) est un film somptueux, dont les images magnifiques de beauté et de cadrage, sont à savourer sur grand écran. Terrence Malick montre avec la maestria et l’esthétisme de sa caméra la montée du nazisme et les effets de xénophobie de la propagande nazie, même dans les coins reculés de montagne en Autriche en 1940.

August Diehl & Bruno Ganz ©DR

Refus du serment d’Hitler

Franz Jägerstätter (August Diehl) et sa femme Fani (Valerie Pachner) exploitent une ferme à Radegund dans une vallée de haute montagne du Tyrol, menant une vie simple au sein d’une nature prodigue, au-dessus des nuages de la vie. Hélas, volant plus haut que les nuages, les avions de guerre survolent leur paradis. Oiseaux de mauvaise augure, ils annoncent les bruits de bottes qu’Hitler a lancé sur les chemins de la conquête de l’Europe. Après ses classes dans l’armée autrichienne, Franz revient au village, mais vit désormais dans la crainte d’être appelé au front. Car il refuse de participer à cette guerre injuste du fort contre le faible et se retrouve considéré comme traître à sa patrie et à son village.

August Diehl & Valerie Pachner ©DR

Le démon de la haine veille toujours

Alors que l’Église, craignant les représailles envers les prêtres, lui donne peu de secours moral, Franz confirme ses convictions anti-nazies en refusant de prêter le serment d’allégeance à Hitler lors de la conscription de la Wehrmacht.
Dans une mise en scène en mouvement, animée du vent des montagne, capturant avec grand angle et poésie le quotidien du labeur des villageois, sous le regard des hauts sommets environnant, Terrence Malick magnifie le 7ème Art dans une œuvre lumineuse, sans armes ni atrocités, qui, bien que datée de la dernière guerre, a des résonances avec notre époque: le démon de la haine entre les peuples sommeille toujours. La désobéissance face à l’abjection sera toujours d’actualité!

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Alain Delon ©YesICannes.com

 

Montée des Marches de A Hidden Life ©YesICannes.com

La montée des Marches de A Hidden Life en images

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Les Siffleurs: Siffler La Liberté

Claude Lelouch & les acteurs de Les Plus Belles Années de la Vie ©YesICannes.com

La Compétition sur la Croisette a accueilli le 17 mai Le Lac Aux Oies Sauvages (Chine) de Diao Yinan et Les Siffleurs de Cornelieu Porumboiu (Roumanie) alors que Claude Lelouch revenait avec Les Plus Belles Années d’Une Vie, suite d’Un Homme et Une Femme, Palme d’or en 1966.

L’équipe du film Le Lac Aux Oies Sauvages ©YesICannes.com

Le Lac Aux Oies Sauvages de Yinan Diao s’inspire d’un fait divers survenu en Chine. Le film met en scène un chef de gang en quête de rédemption et une prostituée prête à tout pour recouvrer sa liberté qui se retrouvent au cœur d’une chasse à l’homme. Ensemble, ils décident de jouer une dernière fois avec leur destin. Yinan Diao a remporté l’Ours d’or à la Berlinale en 2014 avec son superbe film noir Black Coal qui avait ensuite connu un grand succès commercial.

Anouk Aimée & Jean-LouisTrintignant ©DR

Les Plus Belles Années d’Une Vie: que reste-t-il de leurs amours?

Le réalisateur Claude Lelouch (81 ans) a présenté hors-compétition au Festival Les Plus Belles Années d’Une Vie, suite 53 ans après d’Un Homme et Une Femme, son film mythique qui lui a valu la Palme d’or. Un homme et une femme, qui se sont connus voilà bien longtemps, dont l’histoire d’amour fulgurante, inattendue, saisie dans une parenthèse devenue mythique, aura révolutionné notre façon de voir l’amour. Avec ses acteurs Anouk Aimée et Jean-LouisTrintignant.

The Whistlers ©DR

Les Siffleurs, mafia et double jeu

Cristi (Vlad Ivanov) est un policier de Bucarest désabusé, qui ne croit plus en sa vocation ni en sa vie personnelle. Corrompu par des trafiquants de drogue, il est soupçonné par une procureur et mis sous surveillance vidéo. Cristi débarque sur une île sauvage des Canaries, La Gomera, où l’attend Gilda (Catrinel Marlon) qui va lui enseigner El Silbo, le langage sifflé ancestral, unique au monde, pratiqué sur l’île. El Silbo permet de coder le langage parlé. Cristi est forcé de l’apprendre pour déjouer les écoutes afin de faire évader Zsolt (Sabin Tambrea) qui sait où sont cachés les 30 millions d’euros d’un magot « blanchi », revendiqué par un réseau de trafiquant de drogue.

©DR

Des personnages puissants

Dans La Gomora (Les Siffleurs), Cornelieu Porumboiu compose une réalité sombre et complexe, filmée en lumières naturelles, avec de nombreux gros plans, où se superposent plusieurs réalités qui se feuillettent en chapitres aux noms des personnages puissants qui marquent ce thriller-opéra où la musique – rock, airs d’opéra, ou de comédies musicales – porte son rôle personnel. Bourré de rebondissements et de dialogues percutants, le scénario captive, sans rien de gratuit ou de superflu. Le ressort du film tient à ce qu’une forme très ancienne de communication permet d’échapper aux contrôles d’une société hyper technologique. Et ce, jusqu’à la fin, où El Silbo devient outil de liberté.

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Le flic ripou et la femme fatale

Les personnages déterminants qui provoquent les péripéties sont les femmes: Gilda, la procureur Magda, la mère de Christi, qui par ses principes moraux stricts provoque la disgrâce de son fils. Gilda, la femme fatale, personnage ambiguë, moteur du film noir, à la fois appât et prédatrice, manipule les autres par son pouvoir et sa soumission. C’est le charme d’un film palpitant, à la fin contraire aux diktats du genre (les méchants punis, les bons glorifiés et Dieu sanctifié), où les héros retrouvent une forme d’innocence purificatrice dans l’amour.

Cornelieu Porumboiu est venu sur La Croisette en 2015 avec Le Trésor, sélectionné à Un Certain Regard.

Montée des Marches de Les Plus Belles Années de la Vie ©YesICannes.com

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La montée des Marches des Plus Belles Années d’Une Vie en images

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Bacurau Résiste aux Tueurs Blancs

L’équipe des Misérables ©YesICannes.com

La course à la Palme d’Or du Festival de Cannes, lancée hier par The Dead Don’t Die de Jim Jarmush, continue aujourd’hui avec Bacurau des réalisateurs brésiliens Kleber Mendonça Filho & Juliano Dornelles et Les Misérables de Ladj Ly.

Les Misérables ©SRAB Films – Rectangle Productions – Lyly films

Le réalisateur Ladj Ly, originaire de Clichy-Montfermeil dans la banlieue parisienne, a présenté son film Les Misérables, une des surprises de la Sélection Officielle cannois. Le jeune réalisateur utilise sa caméra de manière militante, dans un style mi-docu mi-fiction, pour le baptême du feu d’un policier de la Brigade Anti-Criminalité en Seine Saint Denis. Avec Bacurau, les réalisateurs brésiliens Kleber Mendonca Filho et Juliano Dornelles étaient de retour sur la Croisette, trois ans après Aquarius.

Bacarau ©Victor Jucá

Bacurau dans un futur proche, tuez les tous…

Les réalisateurs brésiliens Kleber Mendonça Filho & Juliano Dornelles livrent avec Bacurau un film tout à fait fascinant tenant à la fois de la science fiction, du western, du thriller hyper réaliste avec scènes de tueries gore.
Bacurau, village isolé d’une région pauvre du Brésil, le Sertão, semble le refuge de tous les gens de bonne volonté, des résistants écolos, des autonomes, partagés entre archaïsme et modernité. C’est jour de deuil. On enterre l’âme du village, la matriarche Carmelita, aimée de tous, qui vient de s’éteindre à l’âge de 94 ans et une tristesse mêlée de liesse soude tous les habitants dans ce deuil. Quelques jours plus tard, les habitants remarquent que Bacurau a disparu de la carte et des GPS. Puis le réseau téléphonique vient à disparaître, et, alors que les villageois découvrent des morts dans des fermes retirées, l’électricité est coupée.

©2019 Photo Cinemascópio

Un film sauvage et palpitant

Bacurau, ville imaginaire du nom d’un oiseau de nuit, est le décor d’un film soutenu par l’histoire de la société brésilienne avec des références au temps où les puissants propriétaires terriens contrôlaient la population, ainsi qu’à la domination de la culture américaine. Les forces des ténèbres rodent autour du village isolé: les habitants deviennent des cibles d’un jeu cruel et violent, victimes d’un club de « blancs » d’amoureux d’armes vintage qui ont choisi ce lieu coupé du monde pour satisfaire leur soif de tuer et/ou d’être tué… Mais il se trouve que Bacurau a un musée, où figurent de nombreux témoignages d’un passé de résistance farouche…
Bacurau est un film sauvage et palpitant, captivant et charmant, à tel point que le public applaudit les scènes où les habitants se vengent!

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Montée des Marche des Misérables ©YesICannes.com

La Montée des Marche des Misérables

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The Dead Don’t Die Ouvre le 72ème Festival de Cannes

L’équipe de The Deads Don’t Die autour de Jim Jarmush ©YesICannes.com

Le 72ème Festival de Cannes est ouvert: après une glamoureuse Montée des Marches très étoilée en stars internationales, la Cérémonie d’Ouverture a donné le coup d’envoi de la compétition avec la projection de The Dead Don’t Die de Jim Jarmusch.

Le Jury de la Compétition, présidé cette année par le réalisateur, scénariste et producteur mexicain Alejandro González Iñárritu, a été accueilli sur la scène du Grand Théâtre Lumière du Palais des Festivals par le Maître de cérémonie, l’acteur et réalisateur Édouard Baer. Quelques1845 longs métrages ont été proposés à la Sélection Officielle. Une vingtaine de films concourt en Compétition Officielle. La compétition pour la Caméra d’or réunit 26 longs métrages venus de la Sélection Officielle, de la Semaine de la Critique, de la Quinzaine des Réalisateurs.

Charlotte Gainsbourg & Javier Bardem ©YesICannes.com

Un couple d’acteurs ouvre le Festival

Le 72ème Festival de Cannes a été déclaré ouvert par l’actrice et chanteuse Charlotte Gainsbourg en couple d’un soir avec l’acteur espagnol Javier Bardem (Everybody Knows du cinéaste iranien Asghar Farhadi, en compétition l’année dernière). Les deux acteurs été dirigés par le président du jury 2019 Alejandro González Iñárritu: Charlotte Gainsbourg dans 21 Grammes en 2004 et Javier Bardem dans Biutiful en 2010. Tous deux ont également obtenu à Cannes le Prix d’Interprétation: Charlotte Gainsbourg pour sa performance dans Antichrist de Lars von Trier en 2009 et Javier Bardem pour son rôle en 2010 dans Biutiful.
La cérémonie d’ouverture a été suivie de la projection de The Dead Don’t Die de Jim Jarmusch, premier film de la sélection à ouvrir la compétition pour la Palme d’or.

Jury ©YesICannes.com

Le Palmarès dévoilé le 25 Mai

Sous la présidence d’Alejandro González Iñárritu, le jury composé de quatre femmes et cinq hommes issus des cinq continents, sélectionnera, parmi la vingtaine de films en Compétition Officielle, les lauréats des différents prix, et dévoilera le 25 Mai le palmarès, qui, comme chaque année s’amusera à déjouer tous les pronostics.
Les membres du Jury du Festival de Cannes 2019 sont: Elle Fanning – (Actrice / États-Unis), Maimouna N’Diaye – (Actrice, réalisatrice / Burkina Faso), Kelly Reichardt – (Réalisatrice, scénariste & monteuse / États-Unis), Alice Rohrwacher (Réalisatrice, scénariste & productrice / Italie), Enki Bilal – (Auteur de bandes-dessinées, réalisateur / France), Robin Campillo – (Réalisateur, scénariste & monteur / France), Yorgos Lanthimos – (Réalisateur, scénariste & producteur / Grèce), Paweł Pawlikowski – (Réalisateur & scénariste / Pologne).

©DR

The Dead Dont Die: ça finira mal!

Le Festival de Cannes 2019 s’ouvre sur le signe de la farce d’horreur avec The Dead Don’t Die, 13ème film de Jim Jarmusch, vétéran primé de la Croisette. Centerville, Usa, un endroit vraiment sympa! Une petite ville à la campagne où il fait bon vivre, où les policiers s’occupent de vol de poulet… Jusqu’à LA catastrophe climatique qui chamboule l’axe de la terre. La nature perd la boule. Chiens et chats se rebellent contre leurs humains, les fourmis sont déboussolées, les corbeaux de mauvaise augure volent en rangs serrés… Cliff (Bill Murray), un policier vieillissant et son jeune adjoint Ronald (Adam Driver) sentent bien que le monde ne tourne plus rond.

Bill Murray, Chloë Sevigny & Adam Driver ©DR

Un peu trop de détachement ?

Puis, la chanson omniprésente The Dead Dont Die de Sturgill Simpson, chanteur de musique country et de roots rock, (dont l’album A Sailor’s Guide to Earth a remporté le Grammy Award du meilleur album country en 2017), accompagne les premiers pas chancelants des morts-vivants qui sortent des tombent pour se repaître de chair humaine… Ces zombies singent ce qui les motivait de leur vivant: des choses ineptes, des désirs simplistes, des ambitions minable…
Malgré un casting fastueux, Bill Murray, Iggy Pop, RZA, Tom Waits, Selena Gomez, Tilda Swinton, Chloë Sevigny, le détachement joué par les acteurs et le manque de souffle profond portant le film fait qu’on a du mal à mordre dans cette fresque dénonçant le « monde corrompu » dans lequel on vit.
Un qui se régale, c’est Bob l’Hermite (Tom Waits), un vagabond survivaliste, qui, connecté à la nature, hante les bois alentours et voit l’heure de sa vengeance sonner. Tout ça va mal finir…

Le Festival et les stars, c’est sur YesICannes.com: yesicannes.com/fr/category/festival-de-cannes-fr

 

Tapis Rouge ©YesICannes.com

La Montée des Marches de la Cérémonie d’Ouverture en images

Cliquer pour agrandir – ©YesICannes.com – Tous droits réservés

www.festival-cannes.com

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