Yves Parlier : Beyond the Sea Innovation Navale Ecologique

Yves Parlier ©YesICannes.com

Beyond the Sea : Dans un entretien exclusif au Cannes Yachting Festival 2025, Yves Parlier, le fondateur de la société Beyond the Sea, nous dévoile les coulisses de son projet révolutionnaire alliant technologie et écologie pour la propulsion des navires. Une rencontre au cœur de l’innovation maritime.

Yves Parlier, passionné de navigation et d’innovation, incarne parfaitement la rencontre entre la technologie et la nature. Ancien compétiteur dans des courses de voile de renommée mondiale : vainqueur de six transatlantiques dont la Transat Anglaise e1992 chez les monocoques – la Route du Rhum en 1994) – la Transat Jacques Vabre (vainqueur en 1994 puis en 1997 avec Eric Tabarly) – la Solitaire du Figaro (1991) – Champion de France de course au large en solitaire, participe à trois Vent des Globes… Yves Parlier a su transformer son expérience personnelle et son expertise en une solution révolutionnaire pour l’industrie maritime. Aujourd’hui, Beyond the Sea basé aux Sables-d’Olonne, récompensé au Cannes Yachting Festival 2025 par le label Innovation Route, est à la pointe de l’innovation, avec des ambitions claires : transformer l’industrie maritime tout en préservant l’environnement. Lors des dernières grandes courses, plusieurs skippers ont embarqué ses toiles de tractage pour les utiliser en cas d’avarie ou de démâtage.

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De la compétition à l’innovation écologique

En 2014, Yves Parlier fonde Beyond the Sea avec un objectif audacieux : développer des solutions de propulsion pour les navires utilisant l’énergie du vent. Après une carrière de navigateur et d’innovateur, notamment avec la voile de kite pour la propulsion des bateaux, Yves Parlier décide de s’engager dans un projet plus sociétal, axé sur la protection de l’environnement et l’optimisation des performances maritimes. « Yves Parlier déclare : « J’ai toujours été passionné par le vent et les technologies innovantes. Après mes courses, comme le Vendée Globe, où j’ai eu l’occasion de tester la propulsion par kite, je me suis rendu compte de son potentiel pour l’industrie maritime »

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Un système révolutionnaire de propulsion par kite

Depuis Beyond the Sea a mis au point plusieurs systèmes de propulsion par kite pour des navires de tailles variées. « L’idée est simple » explique l’ancien navigateur : « utiliser l’énergie du vent pour aider à la propulsion des bateaux, réduire leur consommation de carburant, et ainsi diminuer les émissions de gaz à effet de serre. Le principe du kite est de capter l’énergie du vent en altitude, là où les vents sont plus forts et constants. Grâce à un vol dynamique, le kite peut générer une traction jusqu’à 10 fois plus puissante qu’une voile traditionnelle. Le kite offre également une capacité d’adaptation impressionnante. Vous pouvez l’utiliser sur des bateaux de toutes tailles, des plus petits yachts aux cargos de grande envergure. C’est un système très modulable et, surtout, efficace en termes d’économie d’énergie. »

L’aile de kite Seakite a été testée pour la première fois sur le Jason, samedi, en marge de l’Unoc ©Beyond the Sea

Des solutions pour les grands armateurs et les plaisanciers

Beyond the Sea ne se limite pas aux petites embarcations de plaisance. Yves Parlier travaille aussi avec des armateurs de grands navires, notamment pour la réduction de leur empreinte carbone. Les systèmes de propulsion par kite sont désormais utilisés sur une gamme variée de navires, allant des tankers aux bateaux de pêche. « Nous avons déjà équipé des bateaux de pêche pour la légine, qui naviguent vers des zones éloignées comme Kerguelen. Ces navires vont utiliser l’énergie du vent pour économiser du carburant pendant leur transit. C’est un réel avantage sur des trajets longs où la consommation de gasoil est élevée, » raconte Yves Parlier. L’objectif est de permettre à ces navires de gagner en autonomie et de réduire leur consommation d’énergie, un facteur crucial dans un secteur maritime en pleine transition écologique.

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L’avenir de la propulsion par vent et ses enjeux écologiques

Beyond the Sea mise sur une révolution écologique dans l’industrie maritime. En réduisant les émissions de CO2 de manière significative, l’entreprise espère avoir un impact majeur sur la réduction des gaz à effet de serre générés par le secteur du transport maritime. « Notre objectif est de réduire les émissions de CO2 de 20% pour certains armateurs. « Si nous arrivons à généraliser cette technologie, nous pourrions potentiellement économiser un milliard de tonnes de CO2 par an, » souligne Yves Parlier. » L’extension de cette technologie à d’autres secteurs, comme les cargos et les navires de croisière, pourrait transformer la manière dont les bateaux seront propulsés dans le futur.

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Trois gammes principales de produits

Le Liberty Kite : Un modèle adapté aux petites embarcations, avec une surface de voile qui commence à 10 m², conçu pour la sécurité et le plaisir de navigation.
Le Dinakate : Un système semi-automatisé pour des navires à partir de 15 mètres de long (surface de voile de 25m²), conçu pour faciliter l’utilisation tout en optimisant la consommation de carburant.
Le Sikate : Un modèle plus avancé, destiné aux grandes embarcations (24 mètres et plus et une surface de voile de 50m²), avec un système entièrement automatisé pour une efficacité maximale, permettant des économies substantielles de carburant et une réduction significative des émissions de CO2.
Ces produits peuvent aller jusqu’à 1600 m² de surface de voile pour les plus grands cargos. Actuellement, les plus grands modèles de kite proposés atteignent des tailles impressionnantes de 400 à 800 m².

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Des projets concrets et un avenir prometteur

Beyond the Sea ne se contente pas de faire des études théoriques : l’entreprise est déjà sur le terrain, avec des projets en développement à travers le monde. En Chine, la société travaille sur l’installation de ses systèmes sur de grands pétroliers. De même, en Europe, de nombreux armateurs envisagent d’équiper leur flotte de kite pour réduire leur consommation d’énergie et augmenter leur compétitivité. « Nous avons déjà installé ces systèmes sur des navires à travers le monde, et nous continuons d’optimiser nos solutions. Chaque projet est une nouvelle occasion d’innover et d’adapter notre technologie aux besoins spécifiques des armateurs, » explique Yves Parlier.

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Conclusion : Un avenir plus vert pour les océans

Avec ses systèmes de propulsion par kite, Beyond the Sea fait figure de pionnier dans un secteur en pleine transition énergétique. Alors que les enjeux écologiques sont plus que jamais au cœur des préoccupations mondiales, la société d’Yves Parlier montre que l’innovation, alliée à la puissance du vent, peut offrir des solutions concrètes et durables pour le secteur maritime. Un vent de changement souffle déjà sur les océans, et Beyond the Sea est prêt à en prendre toute la mesure.

©DR

Label Innovation Route

Au Cannes Yachting Festival, Beyond the sea était facilement identifiable grâce au logo Innovation Route. Parmi les 120 candidatures et dont seules 42 ont été sélectionnées, ce logo est une vitrine incontournable des technologies de pointe et des démarches écoresponsables qui façonnent le nautisme de demain. l’Innovation Route illustre l’émergence d’une nouvelle plaisance, plus respectueuse de l’environnement, intuitive et connectée. Conçue pour répondre aux attentes d’une nouvelle génération de navigateurs, cette initiative valorise les exposants engagés dans une démarche concrète de décarbonation de la filière.

La naissance d’une passion

Yves Parlier se passionne très tôt pour la mer et les bateaux mais aussi pour l’art de la navigation et la météorologie qui l’intéresse fortement, à tel point qu’il tente le concours pour entrer à Météo France quelques années plus tard. Ses connaissances poussées en météo l’aideront durant ses courses au large, mais aussi pour comprendre les écosystèmes et les phénomènes naturels.

Amoureux des bateaux et de la voile

Chaque été, Yves Parlier se rend sur le Bassin d’Arcachon. C’est là notamment, ainsi que sur les lacs de la région parisienne dans lesquels il immerge ses premiers esquifs, qu’Yves Parlier tombe éperdument amoureux des bateaux et de la voile et décidé de devenir marin. Dès l’âge de 15 ans, il devient chef de bord et endosse la responsabilité de l’équipage et du navire avec les jeunesses nautiques de France. Il réalise plusieurs expériences de skipper de course croisière de l’EDHEC.

A 24 ans, le navigateur enchaîne les victoires

Après ses premières courses, il décide d’orienter ses études vers la connaissance des matériaux composites (assemblage, ou mélange hétérogène, d’au moins deux composants non miscibles) et s’installe à Bordeaux, capitale mondiale des composites et des entreprises locales spécialisées. Le navigateur en herbe étudie ainsi à l’Université de Bordeaux et obtient un DEST (diplôme d’études supérieures techniques) matériaux composites. Une fois son diplôme en poche et une solide connaissance des matériaux acquise, il décide de construire son premier bateau. À 20 ans, Yves Parlier découvre la course et remporte celle qui est la plus reconnue 4 ans plus tard : la transatlantique. Il a seulement 24 ans, et le navigateur enchaîne les victoires. Il devient alors l’un des skippers français les plus en vogue.