La 43ème édition des Régates Royales organisée par le Yacht Club de Cannes du 19 au 25 septembre rassemble près de 120 yachts classiques et vieux gréements pour des régates acharnées.
Les Régates Royales sont nées en 1929 pour honorer le Roi Christian X du Danemark. Depuis 1979, elles regroupent les Yachts Classiques de la Grande Bleue, les Classes Métriques et les Dragon. A Cannes, les Régates Royales représentent le plus grand rendez-vous annuel pour les passionnés de yachts classiques.
Régates de haute voltige et ballet spectaculaire
Ce bel événement nautique réuni sur le grand tapis de la méditerranée, les plus beaux et les plus grands voiliers de course datant de 1892 comme Marigold aux années 70. Avant de s’affronter, les navigateurs venus des quatre coins du monde s’amarrent devant le Quai Laubeuf et leurs vieux gréements offrent tout au long de la journée, des régates de haute voltige et un ballet spectaculaire sur les eaux turquoises entre la baie de Cannes et le golf Théoule-sur-Mer.
Les Dragons ouvrent le bal
Ce sont les Dragons qui ont ouvert le bal le 20 septembre, disputant deux belles courses dans des conditions météo idylliques – grand soleil et petite brise thermique. Le mardi 21, après cette mise en bouche spectaculaire, les Classics sont entrés en piste pour régater dans des conditions météo de rêve. La brise de secteur Est –Sud Est ont permis au 120 voiliers d’offrir au public un spectacle phénoménal. Que ce soit en Dragon, Tofinou, 5,5 MJI, ou Classics, les équipages en tenues d’été – short et tee-shirts aux couleurs des bateaux – se sont attaqués dès le matin au chargement des voiles, à l’ultime lustrage des pièces d’accastillage le plus souvent à la peau de chamois car rien n’est trop beau pour ces véritables œuvres d’art où le teck et l’acajou sont omniprésents.
De grands régatiers
Sur le quai, les amateurs de voile ont pu croisé le grand architecte argentin German Frers à la barre de Recluta, un sublime ketch entièrement reconstruit sur plans de son père. A bord de Scud, une merveille d’élégance dessinée par l’Américain Nathanael Herreshoff en 1903, et appartenant à l’Italien Patrizio Bertelli, PDG de Prada et finaliste de la dernière Coupe de l’America, le Brésilien Torben Graël – cinq médailles olympiques et une victoire dans la course autour du monde – briefe son équipage mais surveille les pavillons, signe de l’établissement du vent.
Remerciement au Yacht Club de Cannes
David Lisnard remercie le Yacht Club de Cannes, l’un des plus anciens de France créé en 1859 par messieurs Béchard, Tripet-Skrypitzone, de Colquhoum et Bucquet: « Événement phare de l’automne à Cannes, les Régates Royales, manifestation qui rassemble des voiliers d’exception dans notre magnifique baie, revient cette année. Je remercie le Yacht Club de Cannes et son président avec qui nous avons travaillé pour permettre le bon déroulement de cet évènement international inscrit dans notre tradition maritime cannoise. Il est à la fois essentiel par son élégance et plus que jamais nécessaire en termes sportif et économique, au profit de l’emploi et des professionnels, durement impactés par la crise sanitaire. »
Gilles Mallet, navigateur professionnel
Gilles Mallet, navigateur professionnel, ancien équipier sur les grands multicoques, puis lors de la Coupe de l’America avec Philippe Poupon, Marc Pajot et les frères Peyron and co s’exclame avec un sourire malicieux et la peau burinée par des années de navigation: » la rade de Cannes c’est sans doute le plus beau plan d’eau du monde ! Tu peux faire des parcours de régate fabuleux quelle que soit la direction du vent. Tactiquement c’est passionnant, et les comités qui ont vraiment du métier mouillent toujours des bouées où tu dois manœuvrer sur ces bijoux de plusieurs dizaines de tonnes, comme si on était en dériveur ! Chaque fois je me régale »
Le maestro des manœuvres à bord
Sur Moonbeam of Fife baptisé également Moonbeam III, un cotre aurique de 30,94 mètres, construit en Ecosse en 1903 et portant jusqu’à 450 mètres carrés de toile pour un déplacement de 67 tonnes, Gilles Mallet supervise les réglages des voiles d’avant. Placé près de l’étai de trinquette, il renseigne les régleurs des focs et qui sont masqués par les immenses voiles.
Les Dragon et 5,5 MJI enchaînaient les courses
Le mercredi, alors que les Dragon et 5,5 MJI enchaînaient les courses en rade Est, les Classics ont eu à nouveau droit à un parcours côtier dans la rade Ouest. Si le vent n’a pas soufflé à plus de dix nœuds (18 km/h) soit un petit force 3 sur la fameuse échelle de Beaufort, les départs dans une lumière sublime comme seul le début d’automne sait offrir, a été un véritable régal tant en mer que sur terre, où les géants viennent lécher les bouées des 300 mètres en bord de plage. Et comme aime dire le grand navigateur Loïck Peyron, quand les conditions de navigation frisent la perfection, c’est la cerise sur le bateau ! »
Julien Zuccolin, équipier sur le 15 MJI Tuiga
Pour ce troisième jour de compétition Julien Zuccolin, équipier sur le 15 MJI Tuiga déclare: « Le Prince Albert II et le Yacht Club de Monaco ont décidé de prêter Tuiga (un plan Fife de 1909) à des membres de la famille royale du Danemark pour les Régates Royales. Et comme le barreur, Philipp Skafte-Holm (il a été champion d’Europe de 12 MJI) est un ami personnel du Roi, il s’est vu confier le bateau et a constitué un équipage danois de 18 marins dont plusieurs femmes. Comme Tuiga est un bateau exigeant ne comportant pas de winches mais uniquement des palans, nous sommes trois du Yacht Club de Monaco à assurer un peu la coordination des manœuvres spécifiques à bord. Mais comme cet équipage a un long passé de régatier, il n’y a pas eu de problèmes d’adaptation, et du coup les Régates Royales se déroulent vraiment très bien. » Partenaire du jour: Marinepool.
Régates Royales
Vieux Port de Cannes
