Carton Plein Pour le 62e Festival de Jazz à Juan

Guy Mintus ©Rivierakris

La 62e édition du festival Jazz à Juan, qui s’est déroulée du 10 au 23 juillet, a attiré plus de 25 000 spectateurs et s’est jouée à guichet fermé dans la prestigieuse Pinède Gould d’Antibes Juan-les-Pins.

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Jazz à Juan: la 62ème édition n’a pas dévié d’un pouce depuis le concert initial du festival le 7 juillet 1960. Toujours aussi riche en musique jazzy, en light-shows éblouissants et en stars, le rendez-vous incluant Nile Rodgers, Ludovic Einaudi et Melody Gardot a été une grande réussite avec une jauge de remplissage à 90%. Quant au Jammin’Summer Sessions qui se prolonge durant tout l’été, il peut s’enorgueillir lui aussi d’avoir connu une belle réussite puisqu’il afficha complet durant toute la durée du Festival.

Brad Mehldau Trio ©Rivierakris

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Before et After

Cette année, le Jazz à Juan a connu également un franc succès en donnant accès au détenteurs de billets à ses Afters à 15 euros organisés sur la plage après les concerts. De son côté, dès l’ouverture des portes, la guinguette située sous les pins, aménagée de foodtrucks, de tables et de chaises, avec en prime les sons d’un DJ d’ambiance, a permis aux spectateurs de se rafraîchir et de se restaurer dans une ambiance chaleureuse et conviviale.

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Un Festival très féminin

Cette année, le Festival s’est voulu très féminin en mettant en avant des artistes comme Dee Dee Bridgewater ou Melody Gardot. Place aussi à la nouvelle vague avec Samara Joy qui fut la première à entrer dans la Pinède Gould le 10 juillet. Un an après avoir fait sensation au Nice Jazz Festival, la New-Yorkaise de 23 ans est revenue sur la Côte auréolée de deux Grammy Awards : révélation de l’année, tous genres confondus et meilleur album de jazz vocal pour Linger Awhile.

Angélique Kidjo ©Rivierakris

Fatoumata Diawara ©Rivierakris

Sonorités de jazz dans toute la ville

Pendant deux semaines et jusqu’au bout de la nuit, les férus de jazz et les aficionados de musique en tous genres ont vécu aux rythmes jazzy et ont plongé à corps perdu dans la folle ambiance de la musique New Orléans qui faisait cette année son grand retour à la Pinède Gould. De plus, pour cette occasion unique en son genre, 70 musiciens issus de trois universités américaines ont animé durant toute la durée du Festival – et même plus – les rues et les bars de la ville balnéaire.

Branford Marsalis Quartet ©Rivierakris

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Samara Joy et Dee Dee Bridgewater ouvrent le bal

Le 62e Jazz à Juan commença à la Pinède Gould en mode swing avec la jeune chanteuse Samara Joy, 23 ans et déjà deux Grammy Awards au compteur. Sa voix sublime à la tessiture impressionnante a permis à la chanteuse d’envoûter le public avec ses graves profonds qui s’enroulent sur les trilles du piano ou les superbes aigus qu’elle déroule sans effort apparent quand elle chante du Mingus ou reprend un vieux tube de Stevie Wonder. Sa magnifique interprétation du Linger Awhile qui la propulsa vers les sommets fut une véritable déclaration d’amour pour le Jazz. Ce fut ensuite au tour de la légendaire Dee Dee Bridgewater et le Amazing Keystone Big Band, un collectif de 15 musiciens formé en 2010, célèbre pour son mélange unique de Jazz et de musiques de cinéma, de s’emparer de la scène.

Samara Joy ©Rivierakris

Dee Dee Bridgewater ©Rivierakris

Deluxe et Jacob Collier explosent la scène

Le 12 juillet, Deluxe ouvre le bal. Dès le début du concert, le rythme était donné avec un public conquis d’avance et debout dès le premier morceau. Les musiciens de ce groupe frénétiquement éclectique, au style pop, hip-hop, funk, jazz et électro et à la sonorité festive sont apparus fringants et costumés comme à leur habitude. Leur répertoires composés de titres joyeux et entêtants et de morceaux plus intimistes chargés d’émotions nouvelles, ont révélé des facettes non soupçonnées qui sur scène ont accentué leur personnalité. Après cette explosion de synthé, le jeune prodige détenteur de plusieurs Grammy Awards, Jacob Collier, n’eut aucun mal à conquérir la Pinède, n’hésitant pas à déployer ses talents de chanteur, pianiste, guitariste, bassiste, contrebassiste, percussionniste pour enflammer la foule. Très alerte sur scène, il n’hésita pas à solliciter le public pour l’amener dans un chant choral placé sous sa direction, et quelle chorale spontanée, c’était magnifique ! À 28 ans, Jacob Collier est bel et bien un extra-terrestre et son avenir paraît encore plus prometteur qu’il ne l’est déjà.

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Jacob Collier ©Rivierakris

Ovations pour le virtuose Dovico Einodi

Le 13 juillet 2023, l’exceptionnelle prestation du pianiste Dovico Einodi a transporté les festivaliers dans un univers hautement artistique et a littéralement fait exploser les gradins du Jazz à Juan par les applaudissements et les acclamations. Sur scène, le maestro du piano contemporain est apparu accompagné d’une contrebasse et d’un violon. Le virtuose a enchaîné tout au long de la soirée, dans une atmosphère d’introspection et de contemplation, des morceaux comme Experience, Nuvole Blanche, Luminous… Le concert s’est conclu sous la voûte étoilée sur une ovation debout des festivaliers littéralement conquis par la performance exceptionnelle de Ludovico Einaudi. En début de concert, c’est Lizz Wright qui avait pris possession de la scène. Sur sa musique empreinte de soul, de jazz et de gospel, l’artiste américaine interpréta avec sa voix inimitable ses titres phares comme Hit the ground, My Heart…

Dovico Einodi ©Rivierakris

Lizz Wright ©Rivierakris

Beethoven, Chopin, Gershwin… réinterprétés par Guy Mintus

Le 14 juillet, le compositeur, chanteur israélien Guy Mintus a séduit le public par sa finesse d’interprétation, son énergie de rockstar et sa musique aux influences allant du Turkish Makam au Piano Stride, en passant par des rythmes d’Inde du Sud. Officiellement soutenu par Yahama Pianos, Guy Mintus, lauréat du prestigieux Leonard Bernstein Award a emballé le public avec sa musique originale en ré-imaginant les musiques de Beethoven, Chopin, Gershwin… La saxophoniste française Sophie Alour a ensuite enflammé la scène, suivie par la formation Electronic Jazz Band. Ceux-ci ont offert une soirée unique aux fans de jazz électronique.

Guy Mintus ©Rivierakris

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Se mouvoir et s’émouvoir avec Thomas Dutronc, Stochelo Rosenberg et Rocky Gresset

Le 16 juillet, le jazz à Juan ouvrait sa scène à Thomas Dutronc, Stochelo Rosenberg et Rocky Gresset. Ce trio augmenté de Thomas Bramerie à la contrebasse a fait le plein d’un public tout acquis aux artistes. Leurs belles sonorités afro-jazz et leur représentation réjouissante avait tout pour plaire. Ensemble, ils ont interprété les plus belles mélodies de l’album Frenchy, des tubes intemporels des Dutronc Père et Fils et, bien sûr, un retour aux sources vers Django et Stochelo grand officier de la guitare mis à l’honneur. Des moments uniques, beaux, sensuels où chacun a pu se mouvoir et s’émouvoir. Aussi devant les gradins remplis, les quatre musiciens n’ont pas boudé leur plaisir ni compté leur énergie pour un concert qui restera un grand moment.

Joe Bonamassa ©Rivierakris

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Des tubes, rien que des tubes avec Nile Rodgers

Le 18 juillet, en ouverture de concert, c’est Cory Wong qui endossa sa guitare pour mettre le public en appétit avec son jazz contemporain et funky. Place ensuite au légendaire guitariste Nile Rodgers et son groupe Chic pour une soirée de hits intergénérationnels. Armé de son instrument fétiche (une Fender de 1959), signature sonore légendaire reconnaissable entre mille, celui qui fit danser la terre entière déchaîna les passions du public au Jazz à Juan. Sous le doux poids de ses cordes légères, sa musique fusa à la vitesse de l’éclair et l’extase des sonorités les plus audacieuses et il enchaîna les super tubes, ne laissant absolument aucun répit au public. En ouverture de soirée, Sixsun, le légendaire groupe de jazz fusion des années 1980 offrit aux festivaliers une musique d’une incroyable effervescence avec son jazz métissé, aux influences africaines, caribéennes et funk.

Nile Rodgers ©Rivierakris

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Une soirée 100% féminine

Le 19 juillet fut une soirée 100% féminine. La chanteuse d’origine comorienne Imany présenta son univers musical unique teinté de blues et de folk. Partageant la scène avec les deux grandes voix majeures de la musique africaine, Angélique Kidjo et Fatoumata Diawara, la voix grave et chaude de la chanteuse engagée pour la liberté et le son des cordes des huit violoncelles ont envoûté les milliers de festivaliers. La prestation unique de ces trois artistes, fruit d’une incroyable richesse culturelle et musicale, dotée d’une exceptionnelle et ensorcelantepuissance scénique, offrit au public une palette artistique inépuisable et séduisante.

Imany ©Rivierakris

La voix de velours de Mélody Gardot

Le 20 juillet fut une soirée magique avec la célébration sur scène de l’album Entre deux axé sur la musique brésilienne de Melody Gardot. Accompagnée du talentueux pianiste Philippe Powell, la voix de velours de Melody Gardot et la touche de virtuosité et de sensibilité de Philippe Powell ont donné une nouvelle dimension à son interprétation. Chaque morceau interprété a démontré une complicité évidente sur scène, ce qui transporta le public dans une atmosphère enchanteresse et inoubliable pour les amoureux de musique raffinée. De leur côté, sur une base solide et groovy, les instruments brésiliens ont ajouté des touches colorées et rythmiques à l’ensemble. Cette soirée fun moment inoubliable pour tous les amoureux de musique raffinée. En début de concert, la chanteuse de jazz sud-coréenne Youn Sun Nah a envoûté le public avec sa voix d’or, ses vocalises exceptionnelles, son chant à fleur de peau illuminant des textes introspectifs, reflets de ses états d’âmes, entre joie et mélancolie. Une prestation tout en nuances, unique et sublime.

Certification ISO 20121

Dans le cadre de la certification ISO 20121 obtenue fin 2022 par l’Office de Tourisme et des Congrès d’Antibes Juan-les-Pins et conformément à la charge d’engagement Eco Manifestation co-signée avec la Casa et Univalom depuis 2018, les équipes de Jazz à Juan ont pu récolter en 2023 plus d’une tonne d’emballage (soit le double de l’année dernière précédente) et plus de 240kg de biodéchets valorisés sur un site de proximité (chiffre également en augmentation). Des fontaines à eau ont été mises en place backstage, permettant d’économiser 70kg de plastique.

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Un rendez-vous de légende

Doyen des festivals de Jazz en Europe, Jazz à Juan, le Festival international de Jazz d’Antibes Juan-les-Pins, est resté au fil des décennies un festival de grande ouverture artistique, à l’écoute intuitive et anticonformiste des mutations du Jazz et des genres voisins. Difficile de citer tous ceux qui se sont produits dans le cadre magique de la Pinède Gould. Mais tous ont laissé leur empreinte pour la postérité, mais aussi les empreintes de leurs mains, que le visiteur peut découvrir scellées sur les trottoirs du boulevard Baudoin longeant la Pinède Gould. Hormis le Festival proprement dit, Antibes Juan-les-Pins, hometown du Jazz en Europe, vibrera durant tout l’été au son du Jazz, de tous les Jazz, à travers les concerts de la Jammin’ Summer Session, restant plus que jamais une plateforme de rencontres et de liberté créative, un terrain de jeu unique pour les artistes.

Prochain rendez-vous du Jazz à Juan : du 8 au 18 juillet 2024

Jazz à juan
Pinède Gould
Boulevard Édouard Baudoin
06600 Juan les Pins

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