Le 35e Grand Prix Littéraire de la Ville d’Antibes Jacques Audiberti a été décerné à l’écrivain, membre de l’Académie française, Jean-Marie Rouart, pour l’ensemble de son œuvre. Avec son dernier roman La Maîtresse Italienne paru chez Gallimard, l’auteur nous emmène au cœur d’une fresque historique napoléonienne incarnée par une romantique, belle et énigmatique comtesse Miniaci.

Jean-Marie Rouart entouré de l’ancien Ministre des Affaires européennes, Maire d’Antibes-Juan-les-Pins, Président de la Communauté d’Agglomération Sophia Antipolis Jean Leonetti et des membres du jury ©YesICannes.com
35ème Grand Prix Littéraire de la Ville d’Antibes Jacques Audiberti : fasciné par la légende napoléonienne au point d’avoir déjà consacré une biographie au grand homme, l’académicien Jean-Marie Rouart tire de l’ombre un personnage oublié de l’histoire pour en faire un ressort de l’évasion de l’île d’Elbe. Sans le rôle obscur de La Maîtresse Italienne, l’invasion d’un pays par un seul homme et le retour au pouvoir de Napoléon pendant les Cent-Jours aurait-il seulement été possibles ? Sous la plume émérite et le style étincelant de l’écrivain, les petits détails de l’histoire s’avèrent passionnément décisifs.

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Auréolé de nombreux prix littéraires
Dans son enfance, Jean-Marie Rouart passait ses vacances de parisien à Noirmoutier. Aussi, lorsqu’il découvre le Midi avec sa Méditerranée, il eut l’impression que c’était son pays, dit-il ! « Peut-être dans une autre vie… », précise-t-il. Il acquiert une maison en Corse et devient grand connaisseur de l’épopée napoléonienne avec ce que cela comporte de légende. Jean-Marie Rouart, qui se plait à écrire des livres où des intrigues amoureuses tiennent un grand rôle, occupe le fauteuil 26 de l’Académie Française depuis le 18 décembre 1997. Écrivain et journaliste, fort d’une trentaine d’ouvrages et de nombreux articles, il est titulaire de nombreux prix. L’Interallié en 1977 pour Les Feux du pouvoir (Grasset), le Renaudot en 1983 pour Avant-Guerre (Grasset), le Prix du Guesclin ainsi que le Prix Combourg pour Napoléon ou la Destinée (Gallimard).
Prix Jacques Audiberti à Jean-Marie Rouart
Dans le cadre de la remise du Grand Prix Littéraire Jacques Audiberti, celui-ci est venu présenter à la Villa Ellen Roc, magnifique écrin situé au cœur du Cap d’Antibes La Maîtresse Italienne, paru chez Gallimard. L’écrivain narre dans ce roman une histoire rocambolesque et tumultueuse tirée d’un fait bien réel : l’évasion de Napoléon de l’île d’Elbe en 1815.

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La Maitresse Italienne
L’amour rend-il aveugle, au point de changer le sort de l’histoire de France ? Oui, à en croire le dernier roman de Jean-Marie Rouart. Cette passion torride entre le colonel et la séduisante comtesse ne fut-elle pas un piège ? Et tendu par qui ? Seule certitude, sans la comtesse Miniaci la formidable épopée des Cent-Jours, l’invasion d’un pays par un seul homme, n’eût pas été possible. Dans quelle mesure la passion de l’officier britannique pour la belle Florentine a-t-elle permis de déjouer les plans des puissances alliées engagées au congrès de Vienne dans des négociations aussi âpres le jour qu’agrémentées, la nuit, de fêtes, de complots et d’intenses échanges amoureux ?

Jean Leonetti – Maire d’Antibes – Juan-les-Pins – Président de la Communauté d’Agglomération Sophia Antipolis ©YesICannes.com
Grand admirateur de Napoléon
Grand admirateur de Napoléon, Jean-Marie Rouart a mis en exergue, face à un parterre de journalistes, l’étonnant miracle du débarquement de Napoléon à Golfe Juan et l’épopée qui s’en est suivie. Jean-Marie Rouart expliqua devant l’assemblée que pour lui il s’agissait de percer un mystère dont aucun écrivain n’avait encore parlé. L’auteur ne manqua pas de mettre l’accent sur l’autre miracle : son départ de l’ile d’Elbe, alors qu’il était fort surveillé à la fois par les Français et par les Anglais. C’est grâce à une intrigue autour d’une conquête féminine de l’Empereur, la comtesse Miniaci, la maîtresse italienne, qu’il réussit à s’évader.

Jean-Marie Rouart & Didier Van Cauweleart (au micro) ©YesICannes.com
Grande maîtrise romanesque et sens aigu du portrait
Déjà en 2012, Jean-Marie Rouart avait consacré avec une grande maîtrise romanesque et son sens aigu du portrait, un formidable roman intitulé Napoléon ou la destinée. Ce livre décryptait le fascinant destin de Napoléon et dévoilait aux lecteurs la face sombre de cet être narcissique et autoritaire. Mais également un homme sensible, parfois au bord du gouffre, avec des failles et des doutes lorsqu’il s’agit d’amour, de chance et de pouvoir.
Roman alliant finesse et élégance d’écriture
Résoudre l’énigme de l’homme le plus connu des Français, comprendre pourquoi ils continuaient à s’identifier à cet homme lumineux et obscur (et pas seulement les Français d’ailleurs, le monde entier) et comprendre pourquoi ils y sont tant attachés. Même si beaucoup d’encre a coulé à son sujet, Napoléon et sa maîtresse italienne restait un mystère au cœur de l’histoire de France. Aujourd’hui, avec ce roman alliant finesse et élégance, l’académicien lève le voile sur cette intrigante comtesse jeune, belle et légère.

Jean-Marie Rouart & Didier Van Cauweleart ©YesICannes.com
Les femmes au cœur des intrigues amoureuses
Fort documenté, Jean-Marie Rouart restitue dans La Maitresse Italienne les trois cents jours du premier exil napoléonien. A la façon du proscrit, en cartographe de l’île, il dresse des plans, lève des croquis, étalonne, mesure. L’obstiné administrateur a en effet entrepris de réformer l’organisation de l’ile dont il est devenu le monarque. A cette petite échelle, depuis son modeste domaine des Mulini, il s’essaie à reproduire ce qu’il avait lancé depuis le Palais des Tuileries. Dans son écriture, Jean-Marie Rouart évite les descriptions plates, inutiles, dit-il. Il préfère la désinvolture dans sa manière de faire vivre les personnages et il n’est jamais à court d’imagination. Il a l’art de trouver de jolies formules qui rendent très agréable et très attractive la lecture de ses livres. Pour l’académicien, les femmes de ses livres se doivent d’être jeunes et belles. Et bien sûr attirantes, troublantes. L’auteur ne se prive pas de les décrire dans leurs moindres détails.

Jean Leonetti, Jean-Marie Rouart, Didier Van Cauweleart ©YesICannes.com
L’île d’Elbe est un nid d’espions
1814, Napoléon, condamn2 à l’exil sur l’île d’Elbe, surveillé par un officier anglais (Neil Campbell) dispose d’une grande autonomie d’action et de déplacements. Sa vie de cour s’organise autour de lui et Madame Mère y a sa demeure, tout comme Pauline Bonaparte et nombre d’amis qui vont et viennent en toute liberté au milieu des palais et jardins. L’auteur, décrit avec beaucoup de détails les 300 jours de la souveraineté de Napoléon sur l’île d’Elbe, où l’Aigle fut mis en cage. Mais, grâce à une vie de cour qui s’organise autour de lui, l’empereur déchu, grassouillet et dodu, noue de nombreuses relations. Le colonel mentor, éperdument amoureux de la comtesse Miniaci qu’il rencontre fréquemment à Florence manque de vigilance et permet le retour de l’Aigle. Le 26 février 1815 le « grand proscrit », qui en adepte de l’effet de surprise avait endormi tout son monde, embarquait sans coup férir à bord du brick « L’Inconstant »; le 1er mars il débarquait à Golfe-Juan.

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Auteur de nombreux livres à succès
Dans cette inattendue version de l’exil et du début des Cent Jours, Jean-Marie Rouart déploie tout son savoir-faire romanesque. le romantisme comme l’humour de son écriture et sa constante élégance inscrivent cette Maîtresse italienne dans le tout meilleur de sa littérature, du côté du Cavalier blessé (1987) ou du Goût du malheur (1993). Après s’être immergé dans son propre roman familial avec l’émouvant Entre père et fils (Gallimard, 2023), le voila revenu sur son grand terrain d’élection.

Julia Maurer & Jean-Marie Rouart ©YesICannes.com
Didier van Cauwelaert, Président du jury
Le Grand Prix Littéraire de la Ville d’Antibes Jacques Audiberti est attribué chaque année par un jury composé de Didier van Cauwelaert, (Président), romancier, auteur dramatique, scénariste, librettiste; Jean Léonetti, Ancien Ministre des Affaires européennes, Député Maire d’Antibes Juan-les-Pins, Président de la Communauté d’Agglomération Sophia Antipolis; Simone Torres-Forêt Dodelin, Adjointe au maire d’Antibes et déléguée à la Culture; Pierre Joannon, écrivain et diplomate franco-irlandais; Marie-Louise Audiberti, romancière, essayiste et traductrice; Aurélie De Gubernatis, autrice; Étienne de Montéty, auteur et Directeur adjoint de la rédaction du Figaro et directeur du Figaro littéraire; Christian Authier, romancier, essayiste et journaliste français.

Jury & Lauréats ©YesICannes.com
Prix Littéraire Jacques Audiberti
Le Grand Prix Littéraire de la Ville d’Antibes Jacques Audiberti a été fondé en 1989 par la ville d’Antibes afin de récompenser une œuvre inspirée, totalement ou en partie, par la Méditerranée. Il est décerné chaque année par un jury d’auteurs et de professionnels du milieu culturel et littéraire, présidé par Didier Van Cauweleart. Afin d’apporter un nouvel essor à cette distinction, une ouverture plus large sur le monde littéraire a été proposée et les lauréats doivent non seulement avoir un lien avec la Méditerranée mais l’œuvre doit également comporter une résonance avec celle de Jacques Audiberti.

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Prix Jeune Audiberti
En parallèle du Prix Jacques Audiberti, le 5ème Prix Jeune Audiberti récompense Julia Maurer pour En Scénés. La récompense a été remise à Julia Maurer au Lycée Audiberti à Antibes. Ce qui a fait dire lors de la remise de prix à Géraldine Audiberti : « A croire qu’il y pousse vraiment à Antibes un souffle littéraire! ». Pour participer au concours, les 40 candidats sélectionnés devait être âgés de moins de 26 ans et rédiger un texte bref, original et inédit sur le thème Écrivez musclé, écrivez avec vos poings, ainsi que le conseillait Jacques Audiberti au jeune Claude Nougaro. Le lauréat couronné du Prix Jeune Audiberti est récompensé d’un chèque de 500 €. D’autre part, le texte primé est publié sur le site et dans Les Cahiers Jacques Audiberti.

Julia Maurer entourée du Jury et de la lauréate du Prix Jeune Audiberti Emma Lefranc (à l’extrême droite) ©YesICannes.com
Remise de prix et séance de dédicaces
À Antibes lors de la remise du Prix au Conservatoire de Musique et d’Art dramatique, Jean-Marie Rouart a dédicacé une multitude d’exemplaires de La Maîtresse Italienne.

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