La Mise à Mort du Cerf Sacré, du réalisateur grec Yorgos Lanthimos, est un film passionnant mêlant la tension psychologique d’un thriller et l’épouvante d’un film d’horreur.
Avec La Mise à Mort du Cerf Sacré (The Killing of a Sacred Deer), le réalisateur grec Yorgos Lanthimos revient sur la Croisette avec un thriller passionnant qui tourne au film d’horreur. L’intrigue émerge peu à peu des images sophistiquées, traitées avec peu de lumière et d’une bande son angoissante qui frôle parfois l’exaspérant. La tension s’installe graduellement, accablant les personnages, pour culminer dans un impensable sacrifice familial.
Des images très graphiques
Le film s’ouvre sur une image digne d’un symposium de cardiologie: une poitrine ouverte en pleine opération où bat un cœur nu, miracle de vie palpitante, au son d’une grandiose musique chorale. Le ton est donné!
Yorgos Lanthimos revient au Festival de Cannes en Sélection Officielle après la fable plutôt absurde et ténébreuse The Losbster, Prix du Jury en 2015. Cette fois, le film est plus accessible, bien qu’on mette du temps au début pour rentrer dans le film. Pourtant on reste fasciné par les images très graphiques et virtuoses, les lumières intérieures plutôt sombres, distillant une tension persistante. Une fois la vérité révélée sur les intentions de Martin qui apporte la tourmente dans la vie tranquille et aisée des Murphy, La Mise à Mort du Cerf Sacré prend une effrayante dimension…
Une terrible malédiction
Steven (Colin Farrel) est un spécialiste en chirurgie cardiaque. Sa femme Anna (Nicole Kidman) dirige une clinique d’ophtalmologie. Ils vivent heureux avec leurs deux enfants Kim (Raffey Cassidy), 14 ans et Bob (Sunny Suljic), 12 ans. Steven rencontre souvent Martin (Barry Keoghan), un jeune garçon de 16 ans, le fils d’un patient décédé au cours d’une de ses nombreuses opérations.
Steven invite Martin à connaître sa maison et le jeune garçon va s’immiscer progressivement au sein de la famille, devenant de plus en plus intrusif. Lorsque Bob est soudainement frappé d’une paralysie dont les médecins ne réussissent pas à diagnostiquer la cause, Martin apprend à Steven la terrible malédiction qui frappe sa famille.
La Croisette ensorcelée?
L’histoire de La Mise à Mort du Cerf Sacré aurait pu être écrite par Stephen King: dans la vie des gens s’infiltre la terreur et l’horreur, dont les engrenages se meuvent lentement mais implacablement, entraînant les protagonistes impuissants vers un dénouement sinistre et inéluctable. Avec l’accord de sa famille, Steven est finalement forcé de faire un sacrifice odieux, sous peine de tout perdre.
Nicole Kidman, habituée des films complexes et déroutants, est géniale en femme qui comprend peu à peu le fatidique de la situation et son glacial dénouement, alors que son mari – avec sa barbe, l’excellent Colin Farel à l’air d’un bon nounours – semble dépassé par les événements.
Le jeune Barry Keoghan est une révélation du 70ème Festival de Cannes. Il réalise une performance dans son rôle de garçon mentalement perturbé et sorcier patenté qui empoisonne froidement le destin de la famille Murphy.
La Mise à Mort du Cerf Sacré
Un film de Yorgos Lanthimos
Couleur – 1h49.
La Montée des Marches de La Mise à Mort du Cerf Sacré en images
Cliquer pour agrandir – ©YesICannes.com – Tous droits réservés
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