L’équipe de Plaire, Aimer et Courir Vite ©YesICannes.com
Le troisième jour de Compétition Officielle a vu les projections de Plaire, Aimer et Courir Vite de Christophe Honoré (France) et Cold War (Pologne) de Pawel Pawlikowski. Le réalisateur russe Kirill Serebrennikov a trouvé du soutien sur les Marches Rouges.
Plaire, Aimer et Courir Vite du français Christophe Honoré met en scène une histoire d’amour (forcément) rapide entre un jeune provincial et un écrivain en fin de vie. Cold War, du réalisateur polonais Pawel Pawlikowski, qui a gagné un Oscar avec son récent film Ida, raconte l’histoire d’amour impossible entre deux personnes sur fond de Guerre Froide. Hier, les riffs de rock ont résonné dans l’auditorium Lumière avec Leto, une comédie musicale pleine de nostalgie et d’énergie, du réalisateur russe Kirill Serebrennikov, actuellement en résidence surveillée à Moscou.
Roman Bilyk & Irina Starshenbaum – Courtoisie Festival de Cannes
Leto, la nostalgie du Rock
Leto (L’Eté en russe) est réalisé par Kirill Serebrennikov comme une comédie musicale à Leningrad, au début des années 80. Le rock, jugé subversif par le pouvoir communiste, contamine une jeunesse menacée par le chômage, l’alcoolisme et la perspective d’une convocation pour partir au front se battre dans le bourbier de l’Afghanistan.
Bien que « musique de l’ennemi », le rock est cantonné dans un Club de Rock, géré par le Parti Communiste, dont les portes de fer s’ouvrent de temps en temps pour laisser jouer un « rock soviétique qui doit chercher la lumière dans l’Homme » et stigmatiser les fléaux bourgeois du matérialisme, du parasitisme ou de l’alcoolisme. Les groupes jouent devant un jeune public qui doit rester sagement assis, avec interdiction de danser ou même de bouger.
Courtoisie Festival de Cannes
Désir de liberté et de créer
Pourtant, rien ne peut entraver le désir de liberté et de créer d’une jeunesse à la fois insouciante mais pleine d’énergie et dont l’esprit bourdonne de créations, de musique et de textes. Les fanatiques du Rock et du Pop de Kirill Serebrennikov s’échangent les disques ou bandes Velvet Underground, David Bowie and The Doors et admirent les punks the Sex Pistols, Clash et Blondie. Un peu comme une secte, les artistes testent leur chansons dans des appartements avec l’espoir de jouer au Club de Rock voir même d’enregistrer un disque. Mike (Roman Bilyk), vivant avec Natasha (Irina Starshenbaum), est un artiste déjà confirmé de la scène Rock à Leningrad. Séduit par le talent de Victor (Teo Yoo), il va aider ce jeune rocker à réaliser son potentiel musical.
Roman Bilyk &Teo Yoo – Courtoisie Festival de Cannes
Interludes déjantées
Les scène de Leto de Kirill Serebrennikov se succèdent comme des chansons sur un album musical, nous entrainant dans cette génération à la fois insouciante mais qui annonce déjà la Perestroïka, une jeunesse pleine d’énergie et de créativité, mais toutefois réaliste quand à un avenir éventuel de rock star à l’américaine qui se console en disant: « C’est Ok pour être dans le marais si tu est le crapaud N°1. » Le film est émaillé d’interludes déjantées, des reprises agrémentées de dessins de Psycho Killer des Talking Heads et de The Passenger d’Iggy Pop, comme des hallucinations « qui ne sont jamais produites ».
Kirill Serebrennikov, Directeur artistique du Centre Gogol, qui a reçu en 2016 le prix François Chalais à Cannes pour son film « Le Disciple », est accusé de détournement de fonds, et reste actuellement en résidence surveillée à Moscou.
Leto de Kirill Serebrennikov
2H06 N&B
La sublime Iris Mittenaere, Miss France et Miss Univers 2016
La Montée des Marches de Plaire, Aimer et Courir Vite de Christophe Honoré
Cliquer pour agrandir – ©YesICannes.com – Tous droits réservés
Recent Comments