Nouveaux Visages de l’Hôtellerie Française au Sheraton Nice -

©Sheraton Nice

L’Industrie Hôtelière Française 2025 : ce que révèle la 48e étude annuelle de RYDGE Conseil dévoilée lors d’une soirée d’inspiration et de perspectives au Sheraton Nice en présence d’un panel d’experts.

Mercredi 19 novembre, à l’hôtel Sheraton Nice, le monde de l’hôtellerie s’est donné rendez-vous pour un événement devenu incontournable : la 48e présentation annuelle de l’étude phare de RYDGE Conseil, L’Industrie Hôtelière Française. Organisée en marge du rendez-vous annuel du Comité Régional du Tourisme Provence-Alpes-Côte d’Azur, la rencontre a réuni décideurs, investisseurs, institutionnels et opérateurs pour décrypter les transformations profondes qui redessinent l’hospitalité française.

Francis Papazian ©YesICannes.com

Un panel d’experts

Dans une ambiance chaleureuse et résolument professionnelle, le public a pu assister à une table ronde animée par Francis Papazian, consacrée aux “Transformations et perspectives d’évolution du secteur : concepts et investissements”. Autour de lui, un panel d’experts : Loïc Chovelon, Directeur Général CRT Provence-Alpes-Côte d’Azur ; Rodolphe Frégé, Managing Director & Cofounding Partner – Capital Hospitality Europe ; Thibaut Rivière, Directeur d’investissement – Caisse des Dépôts ; Grégory Sion, Directeur Général – Groupe Pierre & Vacances et Olivia Sichi, Senior Manager Hospitality – RYDGE Conseil.

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Une soirée d’inspiration et de perspectives au Sheraton Nice

La 48e étude Rydge Conseil sur l’hôtellerie française confirme la résilience du secteur malgré les incertitudes politiques et économiques. En 2024, les taux d’occupation varient entre -1,4 % et +2,5 %, avec une activité soutenue par la hausse des prix moyens liée à l’inflation et aux grands événements comme les Jeux Olympiques.
Pour 2025, les perspectives restent positives : +3,2 % de nuitées hôtelières au premier semestre, portées par la clientèle internationale (+8,6 %). L’été a vu un recul dans plusieurs métropoles régionales, compensé par la bonne performance de Paris, Cannes, Nice et des destinations de montagne. La clientèle domestique, en revanche, réduit ses séjours pour raisons budgétaires. Les recettes touristiques progressent de 13,7 % au premier semestre 2025. Néanmoins, les hôtels d’affaires pâtissent d’un climat d’attentisme économique.

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L’hôtellerie valeur refuge

Côté investissement, l’hôtellerie demeure une valeur refuge : 21 milliards d’euros en Europe en 2024, dont 2,7 milliards en France. Plus de 150 nouveaux hôtels (15 000 chambres prévues d’ici 2028) devraient voir le jour, surtout en Île-de-France et en région PACA. L’élément majeur est la montée en puissance des familles et family offices, impliqués dans 70 % des transactions hôtelières en 2024. Ces investisseurs privilégient une approche patrimoniale et durable, avec une forte diversification sectorielle. Enfin, les offres hôtelières s’adaptent à une clientèle familiale en demande de séjours expérientiels : hôtels « destination », services dédiés aux enfants, hébergements hybrides mêlant confort, flexibilité et convivialité.

Olivia Sichi – RYDGE ©YesICannes.com

2025 : une année charnière pour l’hôtellerie française

L’étude dévoilée par RYDGE Conseil montre également un secteur en pleine mutation, mû par trois grandes transitions : environnementale, numérique et sociétale. L’hôtel n’est plus uniquement un lieu d’hébergement : c’est devenu un moteur d’attractivité territoriale, un espace hybride de vie, un support d’investissements mais aussi un refuge émotionnel pour des voyageurs en quête de sens.

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Des lieux hybrides et vivants

Workation, coworking, séjours longue durée… La frontière entre travail, loisirs et socialisation s’efface. Les établissements les plus performants sont ceux capables d’offrir des lieux de vie complets, flexibles, adaptés à tous les rythmes. L’expérience client comme ADN : les voyageurs veulent vibrer, ressentir, découvrir. Hôtels thématiques, scénarisation du séjour, programmation culturelle ou sensorielle : l’hôtellerie française se réinvente comme créatrice d’émotions et d’ancrage territorial.

Malou Fournier – OTM NCA ©YesICannes.com

Formats alternatifs et concepts adaptables

Appart’hôtels, micro-hôtels, hôtels lifestyle… Les modèles se diversifient et s’hybrident. Certaines destinations – littoral, montagne, villes moyennes – deviennent des terrains d’expérimentation pour de nouveaux concepts plus agiles. La durabilité devient un standard invoquant sobriété énergétique, matériaux responsables, circuits courts, gestion des déchets : 76 % des hôteliers placent désormais la durabilité au cœur de leur stratégie. Le critère environnemental est devenu un prérequis… autant pour les clients que pour les investisseurs.

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Le digital réinvente le service

Check-in dématérialisé, conciergerie en ligne, IA, jumeaux numériques : la technologie fluidifie l’expérience client et optimise l’opérationnel, tout en laissant à l’humain son rôle central. Le marché reste attractif pour les investisseurs : avec 2,5 milliards d’euros de transactions en 2024 et un rebond attendu en 2025, le marché hôtelier français confirme sa résilience. Villes moyennes, destinations secondaires et zones touristiques montrent un regain d’intérêt, portées par la montée en gamme et les grands événements internationaux.

Manuel Harbreteau – Responsable Pôle Observation Prospective & Marketing de l’Offre Côte d’Azur France Tourisme ©YesICannes.com

Discours & insights : ce que les experts ont partagé sur scène

L’un des moments forts de la soirée fut la prise de parole des intervenants autour des tendances et défis du marché hôtelier. Diversification, prudence tarifaire et exigence : le credo de Grégory Sion (Pierre & Vacances) Sur le ton direct et spontané qui le caractérise, Grégory Sion a rappelé l’importance de diversifier les destinations et de rester vigilant face à la tentation d’une inflation tarifaire durable : « Les gens veulent des destinations magnifiques, mais ils ont aussi envie de changement. Après le post-Covid, on a vu les campagnes et les petits actifs exploser… avant que ça s’érode. Miser uniquement sur une typologie de destination, c’est courir un risque considérable. »

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Concepts hybrides en plein essor

Pierre & Vacances mise désormais sur une stratégie multi-territoriale ambitieuse : France, littoral, montagne, Espagne, Suisse (4 résidences ouvertes l’an prochain), Italie, Portugal. Objectif : accompagner les 2 millions de clients annuels « dans leurs envies de voyage, partout en Europe », tout en restant intransigeant sur les localisations. L’opérateur mise également sur des concepts hybrides en plein essor : les villas avec services, véritables maisons familiales dotées d’activités et de clubs enfants et les formats combo hôtel + résidence, qui permettent d’optimiser les occupations et de mutualiser les services (F&B, séminaires, animations).

Gregory Sion, Olivier Lutz, Thibault Rivière ©YesICannes.com

Financement : entre complexification et nouvelles opportunités

Olivier Lutz (Capital Hospitality Europe) et Thibaut Rivière (Caisse des Dépôts) ont livré un éclairage précieux sur les logiques d’investissement en 2025. Parmi les tendances émergentes : la montée en puissance des family offices, attirés par la dimension patrimoniale et émotionnelle de l’hôtellerie, une hybridation croissante des financements (murs + fonds, financement mezzanine, equity plus long terme), une exigence accrue en matière de RSE, devenue un critère clé d’éligibilité, une tension sur les coûts (travaux, foncier, énergie) compensée par la hausse des prix moyens Rivière précise : « En moyenne, on observe aujourd’hui 45 % de fonds propres nécessaires pour une opération de développement hôtelier, contre 35 % il y a trois ans. C’est une évolution majeure. »
Investir dans l’hôtellerie française en 2026 : une opportunité à saisir !

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RYDGE Conseil souligne trois moteurs forts :

1. Un marché en croissance : la demande se concentre sur l’authenticité, le sens et la durabilité. Les voyageurs veulent vivre une expérience, pas seulement réserver une chambre.
2. L’alliance idéale entre innovation et traditions : concepts hybrides, ancrage territorial, nouvelles technologies : l’hôtellerie française réinvente sa tradition d’excellence.
3. Des rendements attractifs : la résilience du marché, confrontée à la demande internationale et à la montée en gamme des offres, ouvre des perspectives d’investissement solides.

Un secteur plus agile, plus ouvert, plus inspiré

En 2025, l’hôtellerie française a prouvé sa capacité à se réinventer. Entre hybridation des usages, transformation écologique, nouvelles habitudes de voyage et maturité digitale, elle avance avec audace – portée par des investisseurs, des opérateurs et des territoires en pleine mobilisation. La soirée organisée par RYDGE Conseil au Sheraton Nice en fut la démonstration éclatante : le futur de l’hospitalité sera hybride, durable, émotionnel… et profondément humain.

Présentation du Plan d’Action du CRT Provence-Alpes-Côte d’Azur

En préambule de la Table Ronde, le président du CRT Provence-Alpes-Côte d’Azur, François De Canson est venu présenté le Plan d’Action du CRT. Pour lui, le tourisme est devenu un acteur géopolitique majeur car le tourisme n’est plus seulement un secteur économique, c’est un pouvoir d’influence, un outil de souveraineté, un élément de stabilité dans un monde instable. « Dans cette bataille silencieuse, notre Région, Provence-Alpes-Côte d’Azur, n’a pas seulement tenu son rang : elle l’a renforcé. Avec plus de 36 millions de séjours, 237 millions de nuitées, 21 milliards d’euros de consommation touristique et une croissance hôtelière qui représente, à elle seule, 60% de la progression française, nous pouvons affirmer sans trembler que notre modèle n’a pas seulement résisté : il s’est imposé. Pendant que 9 régions de l’hexagone perdaient des nuitées, nous avancions et nous sommes aujourd’hui les premiers car notre politique et axé sur une économie touristique durable : nous ne voulons pas accueillir toujours plus, nous voulons accueillir mieux. »

Le tourisme, première activité économique de la région PACA

Et de continuer : « Le tourisme est la première activité économique de notre région. Pour qu’elle le reste, nous devons nous appuyer sur des valeurs qui l’ont vu naître, précisément, sur la Côte d’Azur en hiver. Dans les Alpes du Sud, les massifs génèrent 2 millions de retombées économiques directes, 4,5 millions de séjours, 27 millions de nuitées et surtout des touristes fidèles à 91%. Nos visiteurs sont à 82% Français et à 18% internationaux. Pour finir, le plan d’action mis en place n’est pas un inventaire, il est une première réponse aux défis du monde, car le monde change vite, très vite. C’est une stratégie, une boussole et une ligne politique claire. Il vise à stimuler la demande, élever l’offre, répartir les flux, inciter les mobilités propres et préparer l’horizon olympique car le tourisme est devenu une affaire de puissance. Et notre région, plus que jamais, a décidé d’être puissante. »