Galerie ABCD: Honneur aux Artistes Américains à Paris de 1945 à 1970 -

Albert Benamou

La Galerie ABCD dans le village médiéval de Mougins met en lumière des artistes peintres américains ayant exercé leur art de 1945 à 1970 à Paris.

Galerie ABCD : située dans le vieux village de Mougins, au carrefour de Cannes, Grasse et Antibes, la galerie est née sous l’impulsion de trois passionnés d’art : Albert Benamou, Patrick Cazorla et Charles Diehl. Devenue en peu de temps l’un des lieux culturels incontournables du village, la Galerie ABCD présente du 19 avril au 25 mai 2025 Les artistes américains à Paris.

Albert Benamou ©YesICannes.com

Nouvelles visions artistiques

Cette exposition plonge le public dans les années d’effervescence d’après-guerre qui, de 1945 à 1970, voient l’émergence de nouvelles visions artistiques que ce soit dans le domaine de l’abstraction, de la figuration ou de l’art cinétique. Parmi les peintres célèbres présentés dans la galerie mouginoise: John- Franklin Koening ; Oscar Chelimsky ; Milton Resnick ; Anita de Caro ; Hope Manchester ; Paul Jenkins ; Joe Downing ; Helen Phillips ; Stanley William Hayter ; Bill Parker ; John Harrison Levee.

Engouement des artistes américains pour la Ville Lumière

L’histoire des Artistes Américains à Paris ne commence pas avec l’après-guerre. Elle remonte au XIXe siècle, bien avant l’effervescence impressionniste, lorsque les jeunes artistes d’Outre-Atlantique venaient se former dans les académies parisiennes et découvrir les nouveaux courants artistiques. L’adoption en 1944 du G.I. Bill par le gouvernement américain a permis aux soldats démobilisés de la Seconde Guerre mondiale de financer leurs études universitaires ou artistiques grâce à une bourse d’étude. Ils furent alors nombreux à venir tenter leur chance dans la Ville Lumière. Ces artistes trouvaient sur place des réseaux de sociabilité et de critique qui leur servaient à développer leur carrière internationale.

Huit millions de vétérans profitent du G.I. Bill

A la fin de la Seconde Guerre mondiale, New York n’est pas encore le centre mondial de la création artistique et du marché de l’art. Paris garde pour quelques années encore son attrait en tant que lieu d’inspiration et de création culturelle et reste aussi une porte ouverte vers les autres centres culturels européens, notamment l’Italie et l’Espagne. D’autre part, le G.I. Bill instauré par le Congrès des États-Unis et qui avait permis à 7,8 millions de vétérans de profiter du système prend fin en 1956. Ces soldats démobilisés cohabitent alors dans des ateliers parisiens, notamment impasse Ronsin où se trouve l’atelier de Constantin Brâncusi. Jusqu’aux années 1970, cette bohème américaine représentait un formidable baromètre sur l’attractivité artistique de la capitale.

Montparnasse et Saint-Germain-des-Prés, épicentres intellectuels et artistiques

Aux fauves et cubistes du début du XXe siècle succède, dans l’entre-deux-guerres, une autre génération d’Américains, celle de la « Génération perdue », incarnée par Ernest Hemingway ou Henry Miller (qui qualifia Paris de nombril du monde). Ils feront de Montparnasse et de Saint-Germain-des-Prés l’épicentre de la vie intellectuelle et artistique. Cette épisode est réactivé en 1951 par la comédie musicale de Vincente Minelli An American in Paris. Durant cette période, le Pop Art émerge et bouleverse les conventions esthétiques traditionnelles, initié notamment par les membres du groupe surréaliste Marcel Duchamp, André Masson ou Stanley William Hayter. Ces jeunes artistes donneront naissance au mouvement expressionniste américain.

Galerie Huit

En 1950, l’artiste afro-américain, Haywood « Bill » Rivers invite ses amis à exposer dans le studio qu’il vient de reprendre au 8 rue Saint-Julien le Pauvre. C’est le début de la Galerie Huit, lieu d’exposition autogéré et coopératif subventionné par la Fondation Rosenwald. Quelques 50 peintres et sculpteurs d’Outre-Atlantique fréquenteront la galerie. La seconde vague arrive à la fin des années 1950 en même temps que les poètes fondateurs de la « beat generation« . Un critique a estimé à 300, le nombre d’artistes américains vivant à Paris.

Une trentaine d’œuvres exposées

Cette période fascinante de l’histoire de l’art à Paris, bien que progressivement détrônée par New York, restera toujours le centre d’attraction pour de nombreux artistes américains. Si beaucoup d’entre eux sont rentrés aux États-Unis, reniant l’influence de leur période parisienne dans leur œuvre, d’autres n’ont jamais quittés l’Hexagone comme la plus montparnassienne Shirley Goldfarb, Shirley Jaffe, le parisien John Harrisson Levee ou encore l’angevin John-Franklin Koening installé dans le Lubéron. Pour retracer les 25 ans de l’histoire américaine à Paris, la trentaine d’œuvres exposées à la Galerie ABCD éclairent les figures majeures de l’abstraction américaine, souvent méconnues en France.

Galerie ABCD à Mougins

D’une surface de 70 m2, la galerie ABCD, est situé dans le centre de Mougins, village historique et pittoresque. La galerie capitalise sur sa situation proche des villes de Cannes, Nice et Grasse ainsi que de la technopole de Sophia Antipolis. Elle convie les collectionneurs et les passionnés d’art à explorer son programme varié et pointu, mettant en avant la figuration libre, la figuration narrative, l’abstraction des années 60, les artistes majeurs du Street Art, ainsi que les figures emblématiques de l’histoire de l’Art Moderne. La galerie accueille régulièrement des événements, vernissages et conférences, permettant aux amateurs d’art de rencontrer les créateurs et de mieux comprendre leurs processus artistiques.

Leasing d’œuvres d’art

La Galerie ABCD pratique également le leasing d’œuvres d’art. Ce dispositif permet aux entreprises de louer ou d’acquérir des œuvres d’art à prix abordables pour des périodes déterminées. Ce service inclut des avantages tels que l’installation, l’assurance et la possibilité de renouveler régulièrement les œuvres, transformant ainsi les espaces de vie et de travail en galeries évolutives.

Des sculptures en bois d’essences méditerranéennes

La Galerie ABCD expose également les œuvres de Benoît Fleury. Initié au travail artistique du bois par son père ébéniste-sculpteur, Benoît Fleury, artiste franco-suisse installé à Grasse, glane au cours de ses randonnées des racines et des bois meurtris par les incendies et patinés par le temps. Il leur donne alors une seconde vie… Benoît Fleury travaille ces bois d’essences méditerranéennes en taille directe, se laissant guider par les formes et les veinages pour les transformer en sculptures aux lignes épurées, principalement sur le thème de la nature.