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A l’initiative du Syndicat des Vins Côtes de Provence, les vignerons de l’appellation phare du Midi s’engagent dans une démarche pour régénérer les sols et favoriser l’activité des micro-organismes.
Côtes de Provence : les vignerons en Côtes de Provence affirment leur volonté de travailler sur la régénération des sols viticoles en appliquant des méthodes favorisant des « sols vivants », une transition agricole innovante visant à développer la fertilité naturelle des sols pour transmettre aux générations futures un terroir riche en vie des micro-organismes qui contribuent considérablement à la qualité agro-écologique et à la structure du sol.

Eric Pastorino ©YesICannes.com
Le SIVP s’engage !
Le Syndicat des Vins Côtes de Provence (SIVP) s’est engagé aux côtés de ses vignerons pour travailler avec l’équipe du projet EcoVitiSol, porté par le laboratoire d’écologie des sols de l’INRAE de Dijon et coordonné Lionel Ranjard, directeur de recherche. Soixante-trois parcelles viticoles ont été étudiées pour réaliser un « point 0 » de l’état des sols en terroir Côtes de Provence. La participation massive aux rencontres techniques du 15 janvier 2024, réunissant plus de 280 viticulteurs, démontre le fort intérêt que les vignerons des Côtes de Provence portent au sujet de la qualité agroé-cologique. S’éloignant quelque peu des modes de production conventionnels, les pratiques évoluent, et de plus en plus de producteurs s’engagent pour s’adapter et innover.

Réunion technique ©SIVP
Défendre un terroir riche en vie
Profondément convaincu que le vignoble provençal s’ouvre à une nouvelle ère, Eric Pastorino, Président du Syndicat des Vins Côtes de Provence, rappelle l’importance de consacrer une expertise à la vie des sols : « Notre devoir en tant qu’AOC est de transmettre aux futures générations des sols vivants. Nous devons défendre un terroir riche en vie. Nous vivons le début d’une profonde mutation – mutation agro-écologique, commerciale et marketing. Notre filière existe depuis des siècles. Nous avons toujours su passer ces épreuves. Le changement fait peur. Oui, nous avons des contraintes, oui, nous nous posons tous des questions à l’heure actuelle, mais je suis persuadé que nous arriverons à nous adapter et à faire encore mieux! »

Les vignobles de la Provence ©DR
Comprendre et protéger la santé des sols viticoles
Nicolas Garcia, Directeur du syndicat des vins Côtes de Provence, ajoute : « C’est collectivement que nous trouverons des réponses au changement climatique ! En parallèle, le Syndicat propose aux viticulteurs de s’engager dans le projet Terre Apara. Terre Apara, signifiant « protéger la terre » en provençal, vise à former des groupes d’une dizaine de viticulteurs vers une gestion durable des sols en réalisant un parcours d’expertise et d’accompagnement. Son principe consiste à comprendre la santé des sols viticoles à partir d’un état des lieux, tout en restant en lien avec les pratiques déjà mises en place, dans le but de concevoir en coopération, un itinéraire technique durable et adapté à chaque situation.

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Des analyses simples et pédagogiques
En 2023, 52 vignerons se sont engagés dans EcoVitiSol et 62 avec Terre Apara. Ce dernier projet se poursuit en 2024, avec déjà six groupes constitués en ce début d’année, auxquels s’en ajouteront cinq pour 2025. En trois ans, ce seront plus de 250 viticulteurs sensibilisés et engagés à faire évoluer leurs pratiques ! Concrètement sur le terrain, chaque viticulteur réalise un premier diagnostic de sol centré sur la problématique carbone sur une de ses parcelles. Il participe ensuite à deux jours de formation sous la forme d’ateliers pour interpréter les résultats et comprendre la problématique de son sol. Fort de cette formation, il peut enfin mettre en œuvre des pratiques agro-écologiques adaptées au vignoble de Provence. A ce stade, les vignerons ont toutes les clés en main pour mettre en place les leviers qui leur semblent pertinents selon leurs contraintes et les besoins de leurs parcelles.

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Trois piliers d’actions
Les principales actions se structurent autour de trois piliers : la couverture des sols (paillage, mulch), l’apport de matières organiques (fumier de cheval par ex.) et l’optimisation du travail du sol. De nombreuses adaptations sont possibles et les limites de chaque pratique sont bien définies. L’état des lieux permet de prioriser et de définir ce qu’il est possible de faire pour répondre à une problématique ciblée. Il n’y a pas de dogmatisme sur une seule pratique mais plutôt une présentation de l’ensemble des solutions possibles, de façon neutre, pour que chacun puisse ensuite les adapter à ses besoins.

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Répondre aux défis du changement climatique
Ce parcours permet aussi d’échanger entre viticulteurs et de partager les expériences, permettant ainsi de passer de la théorie à la pratique de manière efficace. Les enjeux sont cruciaux, puisqu’il s’agit à terme d’identifier de façon certaine et générique les pratiques viticoles les plus durables dans la gestion des sols à même de répondre, par un meilleur stockage de matière organique et une promotion de la biodiversité du sol aux défis de la transition agro-écologique et du changement climatique qui impacte déjà les productions, surtout dans le Sud. Les Côtes de Provence sont donc les premiers concernés par ces enjeux !
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