
L’équipe d’Eddington ©YesICannes.com
En lice pour figurer pour la Palme d’or ou un prix au palmarès du Festival de Cannes 2025, La Petite Dernière de Hafsia Herzi et Eddington de Ari Aster.

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Eddington : la compétition pour la Palme d’or et les prix du palmarès a présenté La Petite Dernière de Hafsia Herzi et Eddington de Ari Aster. Avant d’être réalisatrice et de présenter son premier film en compétition, Hafsia Herzi a monté les marches du Festival de Cannes comme actrice dans La Source des femmes, L’Apollonide et Mektoub My Love : Intermezzo avant d’être récompensée du César de la meilleure actrice cette année. En Compétition aussi pour la première fois, Ari Aster signe avec Eddington un western psychologique dans une petite ville du Nouveau Mexique, qui réunit Emma Stone et Austin Butler. Projeté en Séance Spéciale, le documentaire Bono: Stories of Surrender, lève le voile sur la vie extraordinaire de la rock star, sa famille, ses amis et la foi, qui l’ont défié et soutenu, et révèle les histoires personnelles qui ont jalonné son parcours de fils, de père, de mari, et de militant.

La Petite Dernière ©June Film, Katuh
La Petite Dernière, portrait familial vibrant
La Petite Dernière marque une nouvelle étape dans le parcours de la talentueuse Hafsia Herzi. Après Tu mérites un amour, son premier long métrage autoproduit, et Bonne mère, Prix d’ensemble Un Certain Regard pour en 2021, la réalisatrice française revient avec un film profondément personnel et universel, explorant les dynamiques complexes d’une famille d’origine maghrébine face à la maladie et à la transmission. Tiré du premier roman de Fatima Daas, le film nous immerge au cœur d’une famille soudée mais traversée par des tensions latentes, réunie autour de leur mère, une figure aimante et forte dont la santé décline. À travers le regard de Fatima (Nadia Melliti), La Petite Dernière observe avec sensibilité les réactions, les non-dits, les gestes tendres et les disputes qui rythment cette période délicate. Le scénario, coécrit par Hafsia Herzi, est d’une grande finesse. Il explore les thèmes de la filiation, de la mémoire, du poids des traditions et de la difficulté de laisser partir un être cher. Les dialogues sonnent vrais, souvent improvisés, donnant une impression de spontanéité et de vérité aux échanges entre les membres de la famille. Chaque personnage est esquissé avec nuance, avec ses forces et ses faiblesses, ses peurs et ses espoirs.

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Beauté poignante du quotidien
Hafsia Herzi excelle dans la création d’une atmosphère intimiste et authentique. La caméra se fait proche des personnages, (dont Louis Memmi et Park Ji-Min) capturant leurs émotions brutes, leurs silences éloquents et leurs moments de complicité fugaces. Le film dépeint avec une justesse rare le quotidien d’une famille confrontée à l’inéluctable, sans jamais tomber dans le mélodrame ou le pathos excessif. Le titre du film prend tout son sens dans la manière dont Hafsia Herzi explore la place de chacun au sein de la famille, et en particulier celle de la « petite dernière », souvent perçue comme la plus fragile ou la plus choyée. Le film interroge les rôles familiaux, les attentes et la manière dont chacun affronte la perte à sa manière. Pudique et délicate, la mise en scène privilégie les plans serrés sur les visages, les gestes affectueux, les regards chargés d’émotion. La lumière naturelle et les décors simples contribuent à l’authenticité du récit. La réalisatrice parvient à trouver une beauté poignante dans le quotidien et dans les moments de vulnérabilité pour livrer une œuvre touchante qui résonne longtemps après la projection !

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Eddington, horrifique western
Dans l’un des titres les plus attendus de cette édition, Eddington, Ari Aster s’attaque au genre du western – avec téléphone portable (iPhone) – à sa manière bien particulière, offrant une expérience à la fois familière et radicalement nouvelle pour ses explorations viscérales et profondément dérangeantes de la psyché humaine à travers le prisme de l’horreur. Révélé en 2018 avec Hérédité, Ari Aster s’est imposé en quelques films comme l’un des nouveaux maîtres de l’angoisse psychologique. Dans une petite ville minière du Nouveau-Mexique – Eddington – alors que la pandémie du COVID-19 exacerbe les tensions, le shérif local Joe Cross (Joaquin Phoenix) se présente contre le maire charismatique Ted Garcia (Pedro Pascal) aux prochaines élections. La confrontation va mettre le feu aux poudres, monter les habitants les uns contre les autres et faire basculer la communauté dans une spirale de chaos. Si le cadre et les costumes évoquent un western classique, l’atmosphère est immédiatement chargée d’une tension sourde, d’un malaise palpable qui annonce l’horreur à venir. La photographie, souvent sombre et granuleuse, renforce le sentiment d’isolement et de menace qui plane sur Eddington.

Eddington ©DR
Expérience cinématographique intense
Le scénario, écrit par Aster lui-même, ne se contente pas de revisiter les codes du western. Il les tord, les subvertit et les infuse d’éléments propres à son univers : une exploration brutale de la violence, des personnages confrontés à des forces obscures et incontrôlables, et une plongée profonde dans la psyché humaine face à la peur et à la folie. Emma Stone, Austin Butler, Joaquin Phoenix et Pedro Pascal livrent des performances à la hauteur des exigences du cinéma d’Aster. Alors que violence et désespoir s’abattent sur la ville, leurs visages, souvent filmés en gros plan, traduisent la terreur, la paranoïa et la désintégration morale qui s’emparent des habitants d’Eddington. La bande originale, souvent un élément clé des films d’Aster, devrait contribuer à l’atmosphère oppressante et angoissante d’Eddington, un film qui ne laissera personne indifférent. Ce western horrifique est une expérience cinématographique intense, dérangeante et potentiellement marquante. Si vous êtes prêt à vous aventurer dans un Far West cauchemardesque et à affronter la vision sans concession d’un cinéaste audacieux, Eddington est LE film à voir !

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Angélina Jolie (au centre) ©YesICannes.com

Bono: Stories of Surrender ©YesICannes.com

Bono: Stories of Surrender©YesICannes.com
La Montée des Marches de Eddington
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