La compétition du Festival de Cannes s’est poursuivie avec Anatomie d’une Chute de Justine Triet et Firebrand (Le Jeu de la Reine) de Karim Aïnouz.
Festival de Cannes 2023 : la compétition présente aujourd’hui Anatomie d’une Chute de Justine Triet, un film de procès et un film d’époque en costumes : Firebrand (Le Jeu de la reine) du réalisateur brésilien Karim Aïnouz avec l’acteur Jude Law, qui met en scène le roi Henri VIII (qui aurait inspiré Barbe Bleue en raison de ses relations funestes avec ses cinq premières femmes) et Catherine Parr, sa sixième et dernière épouse, la « survivante ».
Anatomie d’une Chute, défaite d’un couple
Après Sybil, en 2019, où Justine Triet explorait l’âme d’une actrice, dans Anatomie d’une Chute, son quatrième long métrage, la réalisatrice explore autant la chute d’un corps que la chute d’une histoire d’amour. Sandra, Samuel et Daniel, leur fils malvoyant de onze ans, vivent depuis un an dans un coin isolé de montagne. Un jour, Samuel est retrouvé mort au pied de leur maison. Une enquête pour mort suspecte est ouverte et Sandra est bientôt inculpée malgré le doute : accident, suicide ou meurtre ? Un an plus tard, Daniel assiste au procès de sa mère, véritable dissection du couple, dans une descente aux enfer judiciaires. Anatomie d’une Chute est un film ambitieux sur la défaite d’un couple, avec une reconstitution précise de la machine judiciaire et approche intime des personnages.
Firebrand : le – trouble – jeu de la reine
En 1546, Henri VIII (Jude Law), héritier des Tudor, roi d’Angleterre de France et d’Irlande, mène une campagne militaire en France. La reine Catherine Parr (Alicia Vikander), la sixième épouse du roi, est nommée Régente pour s’occuper des affaires courantes. Pendant cette période, Catherine cherche à accroître l’influence des croyances protestantes qui privilégient notamment la possibilité de lire Bible en anglais. Inconnu du peuple, le latin masque des préceptes religieux qui pourraient faire douter de la royauté – et au final de tout – et ainsi déstabiliser le royaume. Anne Askew (Erin Doherty), une amie d’enfance de Catherine issue de la gentry, prêche la révolte parmi le peuple mais le roi l’envoie au bûcher.
Condamner Catherine comme hérétique
Alors que la Réforme progresse en Europe et jusqu’en Angleterre, la maladie progresse dans la jambe du roi, blessé lors d’un tournoi. Alors que l’infection gagne le corps du roi, le Bishop Gardiner (Simon Russell Beale) distille son poison dans l’oreille du monarque en l’incitant à faire condamner Catherine, qui vient de perdre leur enfant, comme hérétique. Avec l’aide de ses dames de compagnie, Catherine tente de déjouer les pièges que lui tendent l’évêque, la cour et le roi, et survivre malgré la trahison. Le film s’inspire du roman d’Elizabeth Fremantle, Le Jeu de la Reine, publié en 2012. L’écrivain britannique dépeint la vie bouleversée de Catherine Parr à la cour des Tudor, dans une histoire de manipulation et de pouvoir, où abondent félonies, conspirations et trahisons sur fond de tyrannie.
Une facette méconnue de la royauté britannique
Après Le ciel de Suely, La falaise argentée et La Vie invisible d’Eurídice Gusmão (Prix Un Certain Regard 2019) , le cinéaste brésilien Karim Aïnouz concours pour la première fois à la Palme d’or avec ce superbe film magistralement interprété dans une lumière sublime et une atmosphère sombre, tragique où ressort le côté « sanglant » des Tudor. Le film met l’accent sur le combat d’une femme contre domination masculine, le pouvoir des hommes qui décident de tout refusent de voir la possibilité d’un avenir meilleur. Cette force de la nature permet de mettre en lumière une facette méconnue de la royauté britannique. Le film a été salué par une standing ovation de huit minutes dans le Grand Audi Lumière.
La Montée des Marches de Firebrand en images
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