Les vendanges au vignoble du Domaine de Barbossi ont débuté le 25 août. Confiés à l’expertise du MOF Sommelier Pascal Paulze, les quatre cépages – labellisés Bio depuis 2021 – s’épanouissent depuis 50 ans dans la magnifique Baie de Cannes.
Domaine de Barbossi : à Mandelieu-la-Napoule, ce prestigieux vignoble étend ses pampres sur quatre hectares au pied du massif de l’Estérel. A quelques battements d’ailes de la Méditerranée, les quatre cépages élevés en culture biologique prennent racines dans une terre volcanique drainante, la Rhyolite, et bénéficient d’un microclimat frais à l’humidité appréciable. Pour faire face aux changements climatiques et notamment à la sécheresse, 1500 pieds de Chardonnay en cépage tardifs ont été surgreffées : la Clairette rose et l’Assyrtiko. Ces vins épurés et précis sont vinifiés et élevés en cuves bois, cuves inox et cuves Œuf Béton; ainsi abrités, les précieux nectars seront à l’étude tout au long de l’hiver 2023- 2024. Après tous les soins méticuleux, ils seront commercialisés à la Cave de l’Oasis, dans des restaurants de renom ou chez des cavistes locaux.
Un vignoble ancestral
Aussi loin que remonte l’histoire du Domaine de Barbossi, la culture de la vigne a toujours existé. C’est dans les années 50 que le vignoble de Barbossi délivre ses premiers crus. Totalement repensé en 2005, le vignoble, niché dans un écrin naturel et préservé au cœur du maquis de l’Estérel, la culture biologique s’est imposée comme une évidence. À compter du millésime 2021, le label Bio vient certifier cette pratique de plusieurs décennies. L’unique vignoble de la Baie de Cannes est confié à l’expertise conjointe de Pascal Paulze, sommelier de L’Oasis, accompagné de Patrick Marmorat, Chef de Culture, et de Gio Sergi du domaine Clos Saint-Vincent de Bellet en qualité de vigneron consultant.
Des vendanges artisanales
Depuis le 25 août, les vendanges battent leur plein sur les terres de Barbossi. Jusqu’au 15 septembre 2023, ce vignoble mandolocien à taille humaine, placé sous le sceau de l’artisanat, certifie la pratique des vendanges manuelles en passant par le travail des sols et l’enherbement instaurées depuis plusieurs décennies. En développant une vie microbienne favorable à l’enracinement profond et à l’équilibre de la plante, les vignerons, de part leur travail exigeant et méticuleux, répondent à une politique forte qui respecte le végétal. Ainsi Rolle, Clairette, Syrah et Cinsault sont cultivés sans intrants chimiques – une garantie d’expression selon Pascal Paulze, dont le souhait est de signer un vin de «Lieu». Et de souligner : « Nous souhaitons qu’il exprime toute la typicité de son terroir volcanique aux accents graphites avec la finesse et le profil ciselé que peut apporter la roche. »
S’adapter aux changements climatiques
Le 12 septembre, depuis 6h45, le sommelier (Meilleur Ouvrier de France 2015) de l’Oasis, en charge du vignoble depuis un an et demi, a déjà troqué son costume chic pour bottes et casquette en vue de ramasser délicatement les grappes avant que le raisin ne s’échauffe, car à 9h30, le soleil est déjà de plomb. Dans l’après-midi, Pascal Paulze se rend avec un groupe de journalistes sur deux parcelles de vignes situées à l’entrée du Domaine. Il leur explique qu’en avril, 1500 pieds de Chardonnay en cépage tardifs ont été surgreffées avec la Clairette rose et l’Assyrtiko. « Ce dernier cépage cultivé à Santorin en Grèce est très tolérant à la sécheresse et va profiter du système racinaire de notre vigne développé depuis 15 ans! » se réjouit l’orfèvre de la sommellerie.
L’Assyrtiko, un cépage élevé sur l’île de Santorin
Si la Clairette rose est très présente en France, l’Assyrtiko signe quant à lui une audace du vignoble. Ce cépage blanc très ancien, cultivé sur l’île de Santorin, vigoureux et tardif, à l’avantage de s’épanouir principalement dans un climat très chaud. Tolérant à la sécheresse, aux vagues de chaleur et au vent, il délivre ses meilleurs fruits sur une terre volcanique. Son implantation sonne alors comme une évidence! Pascal Paulze précise : « Au Domaine de Barbossi, les conditions sont réunies pour anticiper les évolutions climatiques qui, j’en suis persuadé, nous amèneront à cultiver des cépages originaires du Grand Sud. Les cépages précoces tels que le Chardonnay et le Muscat ne sont plus adaptés aux changements climatiques. Il fallait alors trouver une solution en cohérence avec notre politique de culture biologique et notre conscience durable. C’est pourquoi j’ai proposé le surgreffage. »
Vins signatures
Associant Cinsault et Syrah, le rosé volcanique 2023 promet une certaine corpulence tout en gardant l’idée d’un vin aérien et délicat. Le Blanc : Rolle, Clairette. Assemblage de Rolle et de Clairette le blanc de Barbossi sera vinifié en cuve ovoïde béton, promettant corps et densité aromatique. De son côté, le Rouge sera un secret bien gardé car Pascal Paulze se laisse un temps d’observation : « En fonction du volume produit, il est possible de voir naître une cuvée d’assemblage ! » Rendez-vous est alors pris avant les Fêtes de Noël, une fois les vinifications opérées.
Montée en gamme
Mais ce n’est pas tout, car aujourd’hui Pascal Paulze vise plus haut, notamment avec une montée en gamme de ses cuvées. Sa stratégie est de monter en qualité et en tarifs pour mettre à 30 – 35€ les nouvelles bouteilles haute couture et haute goûture, élaborées sur les terres viticole de Barbossi. Dans cet objectif, 2 500 pieds du cépage sicilien Néro d’Avola seront plantés l’an prochain sur le domaine. Mais il faudra attendre quatre ans avant les premières vendanges…
Un Caveau de dégustation en ville
En se dotant d’un caveau en centre-ville, le vignoble azuréen ouvre les portes de son savoir-faire aux épicuriens et amateurs d’étiquettes confidentielles. La Cave de L’Oasis, intimiste et conviviale, propose une large dégustation des cuvées Barbossi. Du mercredi au samedi, de 10 h à 19 h.
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