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Sound of Falling de Mascha Schilinsky inaugure la course à la Palme d’Or du Festival de Cannes 2025 suivi de Two Prosecutors de Serguei Losnitza, alors que Tom Cruise réussissait l’impossible dans The Final Reckoning de Christopher MCQuarrie.

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The Final Reckoning : ouvert hier avec la projection de Partir un Jour d’Amélie Bonnin, la 78e édition du Festival de Cannes a vu la compétition officielle s’ouvrir sur Sound of Falling, le deuxième long métrage de la réalisatrice allemande Mascha Schilinsky et Two Prosecutors du cinéaste ukrainien Serguei Losnitza. Projeté hors-compétition, Mission : Impossible – The Final Reckoning de Christopher MCQuarrie a fait sensation sur la Croisette par ses grandioses scènes d’action dans un univers où – déjà – l’intelligence artificielle (IA) veut semer chaos et désolation et détruire l’humanité.

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L’intelligence artificielle mondiale
La Croisette était en effervescence pour l’avant-première de Mission : Impossible – The Final Reckoning, le huitième volet de la saga d’action présenté hors compétition au 78e Festival de Cannes. Réalisé une fois encore par Christopher McQuarrie, artisan de la résurgence de la franchise, The Final Reckoning lance Ethan Hunt (Tom Cruise) et son équipe du IFM dans leur mission la plus périlleuse à ce jour face à un ennemi puissant et énigmatique capable de contrôler l’intelligence artificielle mondiale. Les enjeux n’ont jamais été aussi élevés, brouillant les frontières entre menace physique et menace numérique. Le mot « Final » dans le titre laisse planer un sentiment de clôture ; mais Tom Cruise reste toujours brillant et toujours aussi dévoué à l’action.

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Action et la profondeur émotionnelle
L’ensemble des acteurs, dont Simon Pegg dans le rôle de Benji et Ving Rhames dans celui de Luther, ainsi que les nouveaux venus de la saga Hayley Atwell et Pom Klementieff, ont livré de solides performances, ajoutant des couches à l’intrigue complexe. Grace, le personnage interprété par Hayley Atwell, a fait forte impression, laissant présager un ajout dynamique et convaincant à l’équipe de l’IMF. Si l’action et la profondeur émotionnelle sont toujours époustouflantes, l’équilibre entre l’intrigue complexe et les séquences d’action incessantes semble être un défi pour le film. Reste à voir si cette complexité améliore ou nuit à l’expérience globale du film.

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Adieu approprié, chapitre final?
Finalement, Mission : Impossible – The Final Reckoning apporte à Cannes des interrogations. S’agit-il d’un adieu approprié ou d’un chapitre final pour Ethan Hunt ? Le film palpitant et riche en émotions offre les sensations fortes propres à la saga et à la fois tenterait d’y mettre un terme? La question de savoir s’il réussit à se hisser parmi les meilleurs films de la série fera l’objet de nombreuses discussions lors de sa sortie mondiale. Une chose est sûre : Tom Cruise et l’IFM donnent tout à l’écran !

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Sound of Falling, oniriques chuchotis
Mascha Schilinsky a été révélée au public à la Berlinale en 2017 avec son long métrage Die Tochter (Dark Blue Girl). Son deuxième long métrage est un « film de femmes » qui nous emporte dans un voyage intérieur explorant les méandres de la mémoire, du deuil et de la complexité des liens familiaux avec une approche à la fois délicate et immersive. Quatre jeunes filles à quatre époques différentes, Alma, Erika, Angelika et Lenka, passent leur adolescence dans la même ferme, au nord de l’Allemagne. La maison se transforme au fil du siècle, mais les échos du passé résonnent langoureusement entre ses murs. Malgré les années qui les séparent, leurs vies semblent se répondre : Schilinsky déploie une narration non linéaire, où le présent et les réminiscences s’entremêlent dans une œuvre baignée d’atmosphères, qui reste plutôt personnelle.

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Univers sensoriel puissant
Le titre du film prend tout son sens dans la manière dont Schilinsky utilise le son pour instiller son atmosphère. La réalisatrice crée un univers sensoriel puissant, où les silences pèsent autant que les dialogues – rares et murmurés. La photo, souvent baignée dans des tons sépia mélancoliques et des lumières tamisées, contribue à cette ambiance onirique et introspective. Les cadres sont souvent fixes, contemplatifs, invitant le spectateur à s’attarder sur les détails, les expressions fugaces des visages, les textures des lieux, le tout avec une maîtrise et maturité impressionnante. Mais l’approche contemplative et la narration fragmentée de Sound of Falling, le rythme languissant et le manque d’explications précises du scénario demande de la patience et une volonté de se laisser porter par l’ambiance et les suggestions visuelles. Pourrait ne pas convenir à tous les spectateurs…

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Documentaire glaçant
Après My Joy, road movie présenté en Compétition en 2010, Maïdan en Séance Spéciale en 2014 et L’Invasion, présenté à Un Certain Regard en 2024, Serguei Loznitsa signe avec Two Prosecutors une œuvre documentaire glaçante. Fidèle à son approche rigoureuse et à son utilisation d’archives souvent inédites, le cinéaste ukrainien plonge le spectateur au cœur de deux procès emblématiques de l’histoire soviétique : les Procès de Moscou des années 1930 et le procès de Nuremberg après la Seconde Guerre mondiale. Loznitsa tisse un récit puissant et troublant en se concentrant sur le rôle et les discours des procureurs principaux de ces deux procès majeurs : Andreï Vychinski pour les procès staliniens et Robert H. Jackson pour Nuremberg. À travers leurs paroles, leurs stratégies et leurs confrontations, le film met en lumière les mécanismes de la justice instrumentalisée, les idéologies implacables et les enjeux politiques colossaux de ces époques sombres.

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Complexités et les compromis
La force du film réside dans son montage méticuleux et son absence de commentaire direct. Loznitsa laisse les images et les paroles parler d’elles-mêmes, confrontant le spectateur à la rhétorique implacable de Vychinski, orchestrant des accusations absurdes et des confessions extorquées dans une atmosphère de terreur palpable. Par opposition, les interventions de Jackson à Nuremberg, bien que visant à établir une justice internationale face aux crimes nazis, révèlent également les complexités et les compromis inhérents à un tel événement. Sans chercher à établir une équivalence simpliste entre les deux procès, l’œuvre met en évidence les contextes historiques distincts et les objectifs différents de chaque procédure. Cependant, en les juxtaposant, Loznitsa soulève des questions fondamentales sur la nature du pouvoir, la manipulation de la justice à des fins politiques et la fragilité de l’état de droit face aux idéologies totalitaires.

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La Montée des Marches de Mission : Impossible – The Final Reckoning
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