France, Satire des Médias au Festival de Cannes

L’équipe de France ©YesICannes.com

La Compétition en phase finale en ce dixième jour de Festival de Cannes avec Memoria d’Apichatpong Weerasethakul, France de Bruno Dumont et Haut et Fort (Casablanca Beats) de Nabil Ayouch.

Onze ans après avoir décroché la Palme d’or pour Oncle Boonmee, le réalisateur thaïlandais Apichatpong Weerasethakul revient en Compétition avec Memoria, un « voyage sensitif »sur la mémoire et la solitude. Après Jeanne, Mention Spéciale du Jury Un Certain Regard en 2019, Bruno Dumont entre cette fois en Compétition avec France, satire du monde des médias. Neuf ans après Les Chevaux de Dieu à Un Certain Regard, le réalisateur marocain Nabil Ayouch fait son entrée en Compétition avec Haut et Fort.

Léa Seydoux – France © 3B

Le réel retravaillé par les médias

France, c’est France de Meurs, célèbre journaliste de la télévision incarnée par Léa Seydoux (bientôt en James Bond girl dans Mourir peut attendre). La journaliste vedette d’une chaîne d’information en continu, adulée pour ses reportages choc connaîtra néanmoins les revers et la chute. Prise dans une spirale d’événements, France est désillusionné par un système hyper-connecté, hypertrophié et malsain, qui, selon Dumont, « transforme la réalité en fiction, et le réel, un monde parallèle, retravaillé et mis en scène. Entre drame et comédie, France, du réalisateur de P’tit Quinquin, est adapté d’une œuvre de Charles Péguy.

Haut et Fort – © Virginie Surdej et Amine Messadi

Se libérer du poids des traditions

Une première dans l’histoire du cinéma marocain: Haut et Fort de Nabil Ayouch est sélectionné en Compétition Officielle. Le film donne la parole à la jeunesse, et la met en scène en musique. Cette une jeunesse marocaine enthousiate, moderne et politique montre son désir de s’affranchir des traditions pesantes du pays. Le film raconte le parcours d’Anas, un ancien rappeur, qui s’est engagé dans le centre culturel de Sidi Moumen, un quartier populaire de Casablanca, le premier créé par la fondation du réalisateur.

Tilda Swinton – Memoria © Kick The Machine

Quête mémorielle

Tourné dans les montagnes de Pijao et à Bogota, la capitale colombienne, Memoria du cinéaste thaïlandais Apichatpong Weerasethakul invite le spectateur à un voyage sensoriel. Le réalisateur, qui considère le cinéma comme un art instinctif et compare volontiers son pouvoir à celui d’une forme chamanique, capable d’envoûter nos esprits, s’est intéressé à la manifestation physique du son et à son impact sur notre mémoire. Tilda Swinton incarne une femme obsédée par une détonation mystérieuse, un bruit qu’elle s’efforce de recréer, comme élément clé de sa quête mémorielle.