Nitram, Itinéraire d'un Tueur au Festival de Cannes

Les Intranquilles ©YesICannes.com

La Compétition Officielle du Festival de Cannes se termine avec Nitram de Justin Kurzel et Les Intranquiles (The Restless) de Joachim Lafosse.

J-1 avant la Palme d’or… Après Macbeth, le réalisateur australien Justin Kurzel revient en compétition avec Nitram, un film glaçant qui suit suit l’itinéraire de Martin Bryant, auteur en 1996 du massacre de Port Arthur, en Tasmanie, qui a endeuillé l’Australie. Les Intranquilles, quatrième participation cannoise du cinéaste belge Joachim Lafosse, traitre des conséquences de la maladie – la bipolarité – sur le lien amoureux dans un couple.

Nitram © GoodThing Productions

Réflexion sur le port d’armes

Justin Kurzel aime recréer des événements violents. En 2011, dans Les Crimes de Snowtown (Semaine de la Critique) il reconstituait le parcours de John Bunding, tueur en série néonazi qui chassait les homosexuels dans les années 1990. En 2020, dans Le Gang Kelly, il mettait en scène Ned Kelly, une folk hero contesté de la fin du 19e siècle, héros de la révolution contre les Britanniques pour les uns, tueur sanguinaire pour les autres. Dans ses films, Justin Kurzel s’attache à mettre en lumière les ressorts psychologiques qui amènent à la violence. Dans Nitram, la réflexion porte sur le port d’armes, pour lequel l’Australie a instauré, suite à la tuerie de Port Arthur (35 morts), une législation considérée comme la plus sévère au monde, qui a provoqué la restitution de 600,000 armes.

Les Intranquilles © Stenola Productions

Un drame intime

Joachim Lafosse a présenté en 2012 A perdre la raison dans Un Certain Regard, qui a valu le Prix d’interprétation féminine à Emilie Dequenne et La Quinzaine des réalisateurs a sélectionné deux de ses films: Elève libre en 2008 et L’Économie du couple en 2016. Dans Les Intranquilles, deux acteurs français, Leïla Bekhti et Damien Bonnard, interprètent un couple dont le quotidien est bouleversé par la bipolarité de l’un d’eux, et questionne les limites de l’engagement amoureux: jusqu’où peut-on soutenir quelqu’un qui va mal ?