(LA HORDE): We Should Have Never Walked on the Moon à Cannes

©YesICannes.com

(LA)HORDE a présenté en première mondiale au Palais des Festivals et des Congrès de Cannes We Should Have Never Walked on the Moon. Cette exposition performative inédite a réuni 23 interprètes du Ballet National de Marseille: 7 jumpers, 5 cascadeurs, 5 performeurs, un DJ et 10 choristes.

(LA)HORDE: avec cette nouvelle création présentée en première mondiale à Cannes le 28 et 29 juillet 2022, le collectif artistique (LA)HORDE a investit l’un des lieux les plus emblématiques de Cannes: le Palais des Festivals. Temple du 7ème Art, de la danse, de la musique… et lieu privilégié pour les congrès internationaux, ce mastodonte posé en figure de proue sur la célèbre Croisette cannoise a dévoilé pour la première fois ces entrailles aux visiteurs.

©YesICannes.com

Le Palais des Festivals comme vous ne l’avez jamais vu

Durant trois heures, les danseurs du Ballet National de Marseille ont mis en place une multitude de mini spectacles mêlant cinéma, danse et performance, éparpillés dans tout le Palais de haut en bas jusque dans ses sous-sols. Ce spectacle mêlant cinéma, danse et performance gomme la scène et plonge le spectateur sur une autre planète. Celle où l’alchimie de la matière se transforme en sculptures mouvantes et la gestuelle ordinaire du corps humain, représentée par des tableaux chorégraphiques, évoque à merveille les conditions de vie d’un terrien.

©YesICannes.com

Ballet National de Marseille

Fondée en 2013, et à la tête de la direction du Ballet National de Marseille depuis 2019, (LA) HORDE réunit trois artistes trentenaires : Marine Brutti, Jonathan Debrouwer et Arthur Harel. Ce collectif surdoué célèbre les écritures plurielles de la danse contemporaine actuelle et surprend par la force de ses créations portées par une équipe de danseurs magnifiques et engagés.

©YesICannes.com

Performeurs, cascadeurs, choristes…

Mobilisant une quarantaine de performeurs, dont plusieurs cascadeurs, un groupe d’amateur, une trentaine de choristes et un DJ, l’ensemble déclenche une intense effervescence et tend à une galvanisante conquête poétique de l’espace public. (LA)HORDE (réalisateurs, chorégraphes, metteurs en scène…) collabore avec des communautés d’individus en marge de la culture majoritaire pour un bout de chemin solidaire et artistique : septuagénaires, non voyants, fumeurs, adolescents …

©YesICannes.com

Une exposition dansée

Cette exposition dansée qui associe danseurs du Ballet national de Marseille, jumpers électro ou cascadeurs s’intitulant We Should Have Never Walked On The Moon (Nous n’aurions jamais dû marcher sur la Lune) est tiré d’une citation de Gene Kelly s’adressant à l’astronaute Buzz Aldrin. Le plus célèbre danseur et comédien d’Hollywood, outré que l’on ait pu fouler ce sol vierge d’un pas lourd et symbolique, sans aucune élégance ni dimension poétique, résume la dynamique de cette exposition : explorer les liens entre cinéma et politique. Geste symbolique et beauté du geste. Les inspirations : la comédie musicale et le film d’action.

©YesICannes.com

Plongez à 360° dans le cœur de l’action

Les performances et la danse se font sur un plateau que l’on peut traverser car le rapport entre la scène et la salle est aboli et le spectacle surgit partout. Durant l’expérience qui dure trois heures, le public écrit sa propre histoire à son gré, comme dans un musée. Cette « exposition dansée » mêlant chorégraphies et performances, projections de films et gestuelles du corps, déambulation en coulisses, plonge le spectateur au cœur de l’action.

©YesICannes.com

Hommage à l’acteur Jean-Paul Belmondo

Tout commence par ses marches, les fameuses marches avec son tapis rouge où aiment être photographiées les plus célèbres stars de cinéma. Le tapis rouge est en partie brûlé, noirci. Pourquoi ? Est-ce pour le geste, pour le désigner comme faisant partie intégrante du spectacle ? Sur ces mêmes marches, trois cascadeurs s’agressent, s’écroulent, dégringolent, font des roulés boulés spectaculaires en hommage à l’acteur Jean-Paul Belmondo qui prenait des risques très audacieux. La scène (deux agents de sécurité habillés en noir essaient d’extraire un intrus habillé en blanc) se répète encore et encore et attirent les regards des badauds tout autant que ceux des » visiteurs » qui, ébahis, se tordent de rire.

©YesICannes.com

Films sur écrans géants

En pénétrant dans le Palais, chacun suit le parcours qu’il veut : aller dans les grandes salles de spectacles ou dans ses salons de réception, sur ses terrasses ou ses paliers, dans ses moindres recoins… Les yeux sont attirés partout. Chaque visiteur peut voir des films sur d’immenses écrans, ainsi l’un d’eux avec des images de foules ni joyeuses, ni hostiles, ni arrogantes… Des foules où les visages sont très visibles avec des expressions déconcertantes. Et perchée tout en haut à gauche de l’écran, une danseuse, à peine visible, attire le regard par sa solitude animée de gestes.

Une limousine taguée

Au deuxième étage, Salon des Ambassadeurs, face à un écran géant mettant en scène des agitateurs blacks blocs, une limousine aux vitres teintées, symbole des puissants, taguée We the people. Au troisième étage, un sous-sol jonché de graffiti: demain est annulé. Ambiance underground, fantomatique, habitée par le pas cadencée des jumpers, aux allures de superhéros urbain 2.0. La révolution est en marche.

Une première mondiale: entre mort et amour

Au quatrième, le Grand Auditorium a fait sa mue. Le spectateur est cette fois sur la scène, face aux ingrédients, ou trônent un écran géant avec images de liesse aux Eurockéennes, rideau de pluie et tout en haut, une sorte de prêtresse pour grande messe. Au cinquième sur le tapis miroir du Théâtre Debussy, les corps se reflètent et s’enchevêtrent. Athlétique immersions des genres même à la pointe des pieds. Plus bals la gestuelle se fait plus sensuelle, mais l’amour peut être dans de la mort avec ce We Should Have Never Walked On The Moon.