Musée des Beaux-Arts de Draguignan, Éclairer l'Héritage Artistique -

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Le Musée des Beaux-Arts de Draguignan dévoile depuis le 16 novembre 2023 ses magnifiques collections de peintures, sculptures et objets d’art du XVIIe au XXe siècle dans ses salons scénarisés.

Richard Strambio ©YesICannes.com

Musée des Beaux-Arts de Draguignan : la ville de Draguignan a métamorphosé son Musée d’art et d’histoire en Musée des Beaux-Arts. Fondé dès la ﬁn du XVIIIe siècle et installé depuis 1888 dans ce qui fut le Couvent des Ursulines, acquis par Monseigneur du Bellay, évêque de Fréjus pour en faire sa résidence d’été, le Musée des Beaux-Arts de Draguignan a été inauguré le 16 novembre 2023, après sept ans de fermeture et cinq années d’une rénovation de fond en comble. Les magnifiques collections, principalement issues de « saisies révolutionnaires » dans les châteaux des environs, et restées pour la plupart inconnues, émerveilleront à coup sûr le public!

Jean-Louis Masson ©YesICannes.com

« Tout nouveau, tout Beaux-arts »

Le Musée « tout nouveau, tout Beaux-arts » déploie ses ailes en « L » et ses deux étages derrière le Théâtre de Draguignan, au cœur de la ville. Après une réhabilitation de cinq années, qui semble n’avoir conservé que les murs du palais, le Musée met désormais en valeur le riche patrimoine artistique et culturel de la région. Son architecture fonctionnelle abrite une enfilade de salles dans un parcours pensé comme une histoire de la curiosité évoquée par l’Art ; l’étage où se poursuivent les expositions est desservi par un majestueux « escalier d’architecte » tout en blanches courbes élégantes en hélice. Les dorures d’époque ont été conservées et les sols se couvrent de tomettes foncées, cuites à Salernes. Le centre culturel est également doté d’espaces pédagogiques, d’installations technologiques et le square à ses pieds se destine à accueillir des activités musicales ou théâtrales.

François de Canson ©YesICannes.com

Richard Strambio, un Maire épris d’art

Les collections permanentes du Musée sont exposées dans les parties les plus anciennes du bâtiment, au rez-de-chaussée et à l’étage, un bâtiment qui abritait jusqu’en 2013/2014 le Musée au rez-de-chaussée et la bibliothèque à l’étage. C’est le déménagement de la bibliothèque au Pôle Chabran pour devenir Médiathèque d’Agglomération qui a libéré les espaces à l’étage. Richard Strambio, un maire épris d’art, avait inscrit dans son programme la rénovation de l’édifice dont il pressentait le potentiel; de plus, comme président de la Société d’Études, il avait remarqué la qualité des fonds d’œuvres d’art, conservées dans des conditions parfois précaires. Cet élan, autant pour le bâtiment que pour la restauration des collections, a donné naissance au nouveau Musée des Beaux-Arts de Draguignan, après un grand chantier mené par l’agence BLP, un cabinet bordelais qui à signé le Musée de L’Orangerie et le Musée Fabre.

Richard Strambio ©YesICannes.com

Saisies révolutionnaires dans des châteaux locaux

Cherchant à faire table rase de l’Ancien Régime, en dehors de son côté sanguinaire et raccourcisseur de roi, reine et moult « ci-devant », la Révolution française a eu le mérite de faire sortir des salons des nobles de nombreuses œuvres d’art sous forme de « saisies révolutionnaires ». C’est ainsi que se créent les musées, comme celui de Draguignan. Ces républicaines confications « au nom de l’État », notamment au Château des Valbelle à Tourves et au Château des Vintimille au Luc, constituent le fond primitif du splendide Musée des Beaux-arts de Draguignan. Les nobles avaient à la fois les moyens financiers et un goût sûr pour faire réaliser ou acquérir des œuvres d’art de grande qualité auprès des meilleurs artistes, ce qui laisse augurer des splendeurs qui, jusqu’ici, dormaient pour beaucoup dans les réserves du Musée d’Art et d’Histoire.

Myryam Garcia ©YesICannes.com

Un fonds qui s’enrichit

Géré par le talentueux conservateur Yohan Rimaud, successeur de Grégoire Hallé depuis 2021, le fonds s’est enrichi d’envois de l’État, ainsi que legs et dons de particuliers comme Adolphe de Rothschild, Jean-Baptiste Troin ou Frédéric Mineur. Par leur politique d’acquisition, la Ville et le Département cherchent à compléter le fonds de pièces emblématiques pour accentuer son propos, s’intéressant notamment à Claude Vignon, Hubert Robert ou les travaux de l’école provençale de Frédéric Montenard à Georges Chenard-Huché. Les œuvres se succèdent au long d’une enfilade d’exquis cabinets intimistes, où, lors des déambulations, les thématiques expriment les goûts artistiques au fil des époques.

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L’armure d’apparat de François de Montmorency

La collection du Musée des Beaux-Arts mêle peintures, sculptures et objets d’art du XVIIe au XXe siècle, objets archéologiques et spécimens naturalisés dans un Cabinet des Curiosités. On peut y admirer, entre autres chefs-d’œuvre, l’un des rares exemplaires d’un papier peint panoramique à décor chinois du début du XIXe siècle; la reconstitution du mausolée de Joseph-Alphonse-Omer de Valbelle, comte de Tourves, dont le musée possède le portrait en marbre ciselé par l’un des plus grands sculpteurs du XVIIIe siècle français, Jean-Antoine Houdon; l’armure d’apparat de François de Montmorency datée du milieu du XVIe siècle, véritable chef-d’œuvre et pièce maîtresse du musée; un buste de Louis XIV à cheval cabrant, un buste de Clemenceau par Rodin, ou se pencher sur le « mystère Rembrandt » du Jeune Homme à la Bulle de Savon, etc.

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Héritage direct d’une conception de l’architecture

Yohan Rimaud évoque le projet muséographique, préparé en grande partie par son prédécesseur, Grégoire Hallé, parti au Musée des Beaux-Arts de Chartres, auquel il a apporté ses propres évolutions : « Dans les salles, il y a un certain nombre de textes, d’éléments qui accompagnent les visiteurs mais je trouve important de rappeler au visiteur qu’il se trouve dans un espace qui n’est pas anodin. Ces parties anciennes, ces enfilades, ces déambulations sont un héritage direct d’une conception de l’architecture qui s’est épanouie au 18ème siècle, soulignée par des idées d’accrochages, de conversations, qui avaient du sens. » Yohan Rimaud envisage dans le futur des visites guidées et réflexions sur l’encadrement, la signature des peintures, la place des artistes féminines dans l’art…

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Une enfilade de salons où s’émerveiller

Le Studio Romain, le Salon, le Cabinet de Curiosité, l’Atelier de la Couleur, le Cabinet Provençal, le Cabinet Chinois, le Cabinet du Duc, sans oublier la Galerie Dracénoise, autant de salles où laisser cours à son émerveillement devant tant de talents exposés. Au deuxième étage, où se trouvent les bureaux de l’administration, prenez le temps de voir une galerie de photos édifiantes permettant d’apprécier l’étendue et l’importance des travaux de rénovation entrepris.

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Nous allons donner du beau à voir !

Lors de son allocution, Richard Strambio a qualifié de « bénédiction céleste » la pluie qui accompagnait ses propos avant de dire son bonheur ineffable de voir « des trésors sortis de l’oubli » ! « Il faut de l’audace pour se lancer dans une aventure culturelle. Mais cette aventure culturelle nous rassemble. Nous allons éclairer l’avenir de notre jeunesse. Nous allons donner du beau à voir ! Nous allons relier les anciens, les modernes et les futurs. Ici à Draguignan, nous mettons en valeur cette histoire méconnue que nous exhumons des limbes de ces réserves. Ce que nous avons, nous le mettons en valeur! » François de Canson, vice-président de la Région et Maire de La Londe les Maures a renchéri : « Chaque fois qu’un Musée ouvre, c’est une part de notre histoire qu’on réveille ! » Myryam Garcia, Sous-préfète de Draguignan a conclu : « Je suis convaincue que la culture doit jouer un rôle plus important dans la revitalisation des centre-ville! »

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De nombreux élus et personnalités

Autour de Richard Strambio s’étaient rassemblés de nombreuses personnalités dont Jean-Louis Masson, Président du Département et de nombreux maires des communes environnantes comme Valérie Marcy, Maire de La Motte, Nathalie Pérez-Leroux, Conseillère Départementale, Présidente de la Commission Culture et Maire de La Roque-Esclapon ou Daniel Maria, Maire de Callas…

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Le Musée des Beaux-Arts de Draguignan en chiffres

Après cinq ans de travaux pour un montant de 11 M€, le bâtiment rénové s’étend sur 1500m2, dont près de la moitié est consacré à l’exposition : 500m2 pour les collections permanentes, 180m2 pour les expositions temporaires. S’y ajoutent la mezzanine des bureaux, l’auditorium de 62 places, l’atelier pédagogique de 60m2, et le square à l’extérieur, qui sera géré par le Musée. Quelque 100 peintures, 50 sculptures et objets sont présentés, et le Cabinet de Curiosité expose plusieurs centaines d’artefacts collectés par plusieurs généreux donateurs. La campagne de restauration a porté sur 90% des œuvres. Le Musée bénéficie également d’une trentaine de dépôts « longue durée » venant de Versailles, des FRAC Sud, MNAM, Musée Guimet, Musées de Dijon, Valenciennes, Nice et Aix.

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Amable Lombard, première exposition temporaire

Aux cimaises de la première exposition temporaire, Amable Lombard, dont l’exposition de somptueux dessins « Un artiste à l’école sous le second empire » essuie les plâtres de l’espace consacré aux expositions temporaires au premier étage du Musée des Beaux-Arts de Draguignan. Quelque 65 dessins révèlent cet artiste dracénois qui a dédié la virtuosité de son trait à l’étude du corps humain. Ses feuilles anatomiques composent une vaste frise de corps, inspirées de moulages en plâtre ou de modèles vivants.

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S’imprégner d’idées et d’aspirations nouvelles

Amable Lombard a entamé sa formation artistique à l’école d’Aix où il se lie avec Cézanne, avant de rejoindre les ateliers parisiens d’Émile Signol et Isidore Pils pour entrer, au cours des années 1860, à l’École des Beaux-Arts de Paris, temple alors de l’apprentissage artistique. Son parcours illustre celui de nombreux peintres qui, sous le Second Empire, se rendent à Paris pour parachever leur formation et s’imprégner d’idées et d’aspirations nouvelles, conjuguant une modernité en marche aux traditions de la peinture et du dessin.

Exposition du 16 novembre 2023 au 17 mars 2024.
Musée des Beaux Arts
9, rue de la République
83300 Draguignan
Tél. +33 (0)4 98 10 26 85
Ouvert tous les jours de 10h à 18h sauf le mardi
Visites guidées (1h) du Musée tous les dimanche à 15h
Informations, horaires et tarifs : mba-draguignan.fr