
© Jazz à Juan – Rivierakris
Au 61e Jazz à Juan, la soirée du 9 juillet s’est ouverte avec le maître du jazz cubain Roberto Fonseca suivi du groupe d’instrumentistes Snappy Puppy pour un jazz-fusion aux harmonies luxuriantes et réjouissantes.
Jazz à Juan: le 8 juillet 2022, la mythique et flamboyante scène de la Pinède Gould s’est mise sous le signe des tropiques pour accueillir le pianiste originaire de la Havane Roberto Fonseca et ses deux musiciens, le contrebassiste Yandy Martinez Rodriguez et le batteur Raúl Herrera. Place ensuite au musiciens de la formation acoustique Snappy Puppy. Tout le meilleur de l’Amérique d’hier mais encore d’aujourd’hui, dont les Snarky Puppy, auréolé de quatre Grammy Awards et huit JazzTimes et DownBeat sont parmi les meilleures facettes avec leur soul incandescent et instrumentale et leur jazz-rock fusion expérimental.

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Deux énergies positives
Entre musique classique, latin jazz, funk, en passant par les rythmes afro-cubains et l’électro, l’artiste pluriel qui puise son inspiration aussi bien dans la tradition cubaine que dans la modernité, Roberto Fonseca et son trio ont sublimé la tradition caribéenne en lui redonnant un souffle fou, à la manière d’un cours d’eau jaillissant, enrichit d’affluents contrastés. Pour continuer la fête, Snarky Puppy fondé à Denton au Texas, l’un des rares groupes instrumentaux à connaitre le succès à travers le monde, a fait résonner son groove à travers les gradins pleins à craquer. L’énergie joyeuse et communicative du groupe de jazz rock fusion instrumental, porter par le leader, compositeur, producteur et bassiste Michael League a délivré un soul incandescent et ultra rodé avec leurs guitares, pianos, claviers, bois, cuivres, percussions et instruments à cordes.

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Swing et rythmes colorés
Roberto Fonseca, simplement accompagné de ses deux musiciens, s’est présenté sur la scène mythique de la pinède en grand gentleman du jazz. Après quelques mots en français, l’artiste, fou, passionné et romantique, auréolé par son album Yesun (2019), s’installa au piano pour faire vibrer et swinguer les rythmes colorés de son île natale. A Juan, Roberto fit d’abord languir une ballade puis rentra de tout son corps dans son piano pour le marteler et finir sur de la percussion pure. L’artiste transporta ses aficionados dans son univers musical en mélangeant avec virtuosité: musique classique, jazz latino, funk, rythmes afro-cubains et électro. Jouant à la fois sur son piano à queue classique Yamaha de la main gauche et de la main droite sur un synthétiseur, cet ancien membre du légendaire Buena Vista Social Club, présenté comme le nouveau fer de lance de la musique caribéenne, a surpris le public azuréen par son exaltation et sa dextérité à jouer de plusieurs instruments à la fois.

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Rumba, salsa, et hip-hop
Roberto Fonseca, rodé aux grandes scènes, électrise d’emblée la foule en réinventant le langoureux et mélancolique Besame mucho composé dans les années trente par la pianiste mexicaine Consuelo Velázquez. Après cette belle interprétation, ce talentueux meneur de jeu interpréta un thème plus dynamique sur son clavier électrique pour redonner un peu de vigueur à la scène. Après ses rumbas à base de salsa et es hip-hop, l’artiste termine son concert sur un set entraînant que tout le monde attend, le fameux Mambo Niña, niña, niña, niña, Niña yo se que te gusta, mambo, Niña, niña, niña, niña, Niña yo se que te gusta, mambo, Niña, niña, niña, niña, Niña yo se que te gusta, mambo. Ces paroles, dictées par l’artiste, a permis au public de l’accompagner en rythme et dans la tonalité dans cette belle aventure musicale. Grâce à lui, toutes les fesses se sont lascivement remuées au rythmes de la musique cubaine !

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Du groove avec Snarky Puppy
Ensuite, le timing est pile dans les clous pour l’arrivée du groupe texan Snarky Puppy aux musiciens munis de nombreux instruments: violon, trompette, saxophone, basse électrique… Sans oublier les innombrables claviers pour parfaire la fête. Déjà vus ces dernières années à Vienne ou encore à l’Amphithéâtre de la Cité Internationale, les Snarky Puppy ont trouvé à Juan leurs fidèles fans qui divinisent ce groupe assez particulier, né il y a dix huit ans sur un campus américain et emmené par son éminent leader Michaël League.

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Meltingpot instrumentales et inédits
Cette sorte de big band jazzy, orchestré par son chef de file installé pour l’occasion à la basse, était prêt à en découdre avec le public Juanais. Ce grand collectif à géométrie variable et toujours évolutif a réuni des pointures qui se sont donné la pleine liberté de mélanger les genres dans une musique purement instrumentale et inédite. Au violon, Zach Brock a improvisé quelques morceaux de country avant de réintégrer la formidable énergie communicative transmise par l’ensemble des musiciens.

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Soixante minutes de bonheur
En entrée de jeu, les Snarky Puppy ont surfé à fond sur le bon son vintage revu à l’aune d’aujourd’hui, comme cette intro qui rappela l’époque des Blues Brothers avec la rythmique carrée de la basse et de la batterie, donnant le tempo de la soirée. Sur le sable et dans les gradins de la Pinède Gould, ce fut soixante minutes de liesse collective qui donna la mesure d’une prestation bien huilée et d’un groove irrépressible.

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Jazz à Juan, la légende du jazz
Jazz à Juan, le légendaire Jazz Festival International de jazz d’Antibes Juan-les-Pins, a lieu tous les ans au mois de juillet. Créé en 1960 par Jacques Souplet et Jacques Hebey, l’événement accueille depuis des décennies les plus grands jazzmen de la planète, de Louis Amstrong à Count Basie en passant par Nina Simone ou B.B. King. Le festival est également ouvert aux jeunes artistes et permet aux nouvelles musiques de s’exprimer.

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