©DR
Alexia Barrier, la skiper biotoise militant pour la préservation des océans, a pris la barre de son premier Vendée Globe avec le plus vieux bateaux de la flotte, l’Imoca TSE-4MyPlanet.
Ligne de départ du Vendée Globe ©DR
Partie le 8 novembre des Sables d’Olonne pour le Vendée Globe, tour du monde à la voile, sans escale et sans assistance, Alexia Barrier a pour objectif de réaliser une aventure non seulement sportive, mais également scientifique et pédagogique pour la protection des océans. Son Imoca TSE-4MyPlanet, sur lequel elle navigue, est équipé de moyens de mesure (bouées, flotteur ARGO…) permettant l’étude océanographique (température de l’eau, salinité, pression partielle en CO2, potentiel hydrogène, fluorescence, température de l’air, direction et force du vent, pression atmosphérique et humidité). Au fil de la course, Alexia sera amenée à sensibiliser les enfants sur l’écologie aquatique et l’évolution du climat via son programme éducatif 4MyPlanet Kids.
Départ du Vendée Globe ©DR
Née sur la vague
L’Antiboise Alexia Barrier, âgée de 40 ans, a commencé à naviguer sur le bateau familial à l’âge de 3 ans. À 12 ans ses parents l’initient à la navigation en mer et à 15 ans, elle devient monitrice de voile sur la French Riviera. En 2007, à Lorient elle rencontre Philippe Monet qui lui confie la barre de son 60 pieds Imoca pour s’entraîner. À 18 ans, pour compléter financièrement sa formation de marin, elle devient coéquipière sur un bateau de 40 m. Elle découvre alors la puissance de ces formules 1 des mers et les sensations de vitesse qu’ils procurent. Cette expérience palpitante décidera de sa carrière de navigatrice.
Alexia Barrier ©DR
Skipper sur les grandes courses océaniques
Alexia connaissait bien le bateau avec lequel elle projetait de disputer le Vendée Globe 2020/2021, la course en solitaire et sans escales. Avec le Pingouin basé en Méditerranée, Alexia dispute depuis des années toutes les courses du Championnat Imoca, sauf la Fastnet. Sur les grandes courses océaniques comme la Route du Rhum (15e) et la Transat Jacques Vabre 2019 (25e), la jeune femme peaufine ses talents de skipper avec des séances d’entraînements très physiques, de par l’absence d’aide technologie high-tech. Aux Antilles, elle participe à des circuits de régates au contact des meilleurs équipages anglo-saxons. Aux côtés de Florence Arthaud et Dennis Conner entre autres, ces navigateurs d’exceptions lui apprendrons la rigueur et l’organisation qu’il faut avoir sur des projets de course au large.
©DR
Soutien de l’association 4MyPlanet
Pour son premier Vendée Globe, la navigatrice a pris la mer avec Pingouin, nom de baptême de l’Imoca qui fût l’ancien monocoque de Catherine Chabaud, mis à l’eau en 1998 et qui a déjà connu six tours du monde. Aux côtés de son association 4MyPlanet et grâce au 300 000 euros de ses soutien privés, Alexia a pu se racheter trois voiles neuves. Une à l’avant (grand-voile, solent et ORC), et deux d’occasions, des gennakers. Les sponsors (dont le principal est un acteur indépendant français de l’énergie solaire) sont représentés par les lettres TSE (Third Step France) imprimées en forme de cœur sur la toile de ses voiles.
Alexia et ses Kids ©DR
Récolte de données sur la qualité des eaux
En créant sa fondation 4MyPlanet en 2009, elle est l’une des premières skippers à se préoccuper de la cause environnementale. Elle a ainsi visité plusieurs dizaines de classes d’écoliers pour les sensibiliser à la pollution marine et leur inculquer les bons gestes. Et cet engagement ne se limite pas aux frontières françaises. En 2010, elle loue le 60 pieds de Philippe Monnet puis effectue en solo une boucle atlantique sur le parcours France-Cap Town-Rio-New York puis retour en Méditerranée. Cinq mois de navigation et 20 000 milles parcourus lui ont permis de récolter près de un million de données sur la qualité des eaux, et d’aller à la rencontre des élèves à chaque escale. 10 000 enfants ont ainsi suivi les aventures d’Alexia depuis la création de sa fondation.
©DR
TSE, partenaire principal
Désormais, sur chacune de ses courses Alexia embarque des balises pour la récupération de données scientifiques. Aux côtés de son association 4MyPlanet et d’un cœur formé par les lettrages de ses soutiens privés, elle a pu faire imprimer sur la toile de ses nouvelles voiles: TSE (Third Step France). Ce partenaire titre, trouvé au mois d’août, est un acteur indépendant français de l’énergie solaire en France. L’arrivée de TSE dans le projet Vendée Globe 2020-2021 d’Alexia a apporté une bouffée d’oxygène de 300 000 euros au budget de la Biotoise. « Cela nous a permis de faire un chantier de fiabilisation du bateau et d’installer la nouvelle quille à Port-la-Forêt », commente-t-elle.
©DR
Surveiller les océans
Cette année sur le Vendée Globe, la navigatrice méditerranéenne doit larguer trois flotteurs dans des zones peu fréquentées de la planète océan. La première est un flotteur du réseau Argo, programme lancé en 2000 par l‘Unesco (COI) et l’Organisation météorologique mondiale (OMM). Ce flotteur assure une haute surveillance des océans, il plonge à 2000 mètres tous les neuf jours pour remontrer lentement afin de mesurer la salinité et la température de l’eau. Une fois à la surface, il envoie ces données à des satellites puis replonge pour recommencer le cycle. La deuxième est une bouée Météo France qui mesure la température, la pression atmosphérique et le courant de surface. Cette bouée sera lâchée à hauteur de l’équateur afin de prévenir la pollution aux particules de microplastiques, les marées noires…
©DR
Travail de collecte en course
La troisième est une balise du CNES pour le programme pédagogique Argonautica. Alexia équipe son bateau une nouvelle fois d’un thermosalinographe (TSG). Elle a commencé ce travail de collecte en 2010 à l’occasion de sa première tentative de tour du monde en solitaire à bord d’un IMOCA (ce voyage de 5 mois est raconté dans son livre Planète Ocean en Solitaire). Le TSG prendra des données en surface de température et salinité. Le système choisit cette fois-ci est une sonde RBR, prêtée par Ifremer, en vue de tester un système Low Cost qui pourrait permettre d’équiper un plus grand nombre de navires d’opportunité.
©DR
Écoliers et collégiens connectés au projet
Créée en 2009 par Alexia Barrier, l’association 4MyPlanet porte des missions scientifiques et pédagogiques pour la préservation des océans. L’Imoca 4MyPlanet est ainsi devenu un bateau-labo au service de la science. Des appareils de mesure pour collecter des données de température et salinité y ont été installés. Depuis 2018, un profiler ARVOR a été déployé lors de la Transat Jacques Vabre 2019. Une observation chiffrée de la mégafaune marine et des sargasses est également effectuée à chaque course. Côté pédagogique, ce sont plus de 5000 écoliers et collégiens connectés au projet à travers notamment un Web magazine créé pour le départ de chaque grande course permettant de les sensibiliser à la préservation des océans et des ateliers pour découvrir la mégafaune marine.
©DR
Soutenir un skipper qui porte un message fort
Pour Mathieu Debonnet, président de TSE, accompagner le projet d’Alexia Barrier avec ses engagements sportifs et environnementaux correspondent en tout point aux valeurs de l’entreprise: « C’est la complexité et la force de ce projet de savoir associer le sport à des engagements forts. C’est ce qui nous a séduit dans le projet d’Alexia puisque la protection de l’environnement est dans l’ADN de TSE depuis l’origine. Nos engagements pour la planète s’inscrivent dans une démarche qui concilie production d’énergie renouvelable et reconquête de la biodiversité. Nous sommes fiers aujourd’hui d’être aux côtés d’un skipper qui partage nos valeurs et porte un message fort. »
©DR
Bateau ambassadeur de la fondation 4MyPlanet
A la fin du Vendée Globe 2020/2021, le Pingouin d’Alexia Barier prendra une retraite bien méritée et deviendra le bateau ambassadeur de la fondation 4MyPlanet. Il continuera de naviguer et d’aller au contact des enfants, mais il ne courra plus en course autour du monde. D’ailleurs la navigatrice est déjà en discussion avec son Design Team pour définir son futur Imoca et trouver de nouveaux partenaires, afin de se préparer au mieux pour le VG2024. Le « petit poucet » de l’Imoca devrait alors exprimer tout ses talents sur un foiler de dernière génération.
©DR
Cannes: une journée au profit de femmes en situation d’exclusion
En soutien à la Fondation Cannes une journée au profit de femmes en situation d’exclusion le 30 juillet 2019, une vingtaine de femmes suivies par l’association Parcours de Femmes à Cannes ont pu embarquer avec Alexia Barrier à bord de 4myplanet. Elles ont, par petits groupes, manœuvré et barré. Et pendant qu’un groupe naviguait aux côtés du boat captain, Steven Jourdain, les autres groupes découvraient sur l’île St Marguerite le yoga et le Qi Gong, encadrées par des coachs professionnels qui s’occupent par ailleurs d’athlètes de haut niveau. C’était une première en mer pour toutes ces femmes mais également une première sur l’île St Marguerite pour certaines. Toutes ont vécu un réel moment de partage entre elles et aussi avec l’ensemble de l’équipe à terre comme en mer. Des moments riches en émotion, un intermède dans leur quotidien qui les a reboosté pour longtemps.
©DR
Recent Comments