En fin de compétition, le Festival de Cannes a présenté L’Amour Ouf de Gilles Lellouche et All We Imagine as Light de Payal Kapadia.
Festival de Cannes 2024 : la compétition arrive à sa fin avec la projection de L’Amour Ouf, adaptation du roman Jackie Loves Johnser Ok? de l’écrivain irlandais Neville Thompson, réalisé par Gilles Lellouche, acteur, scénariste et réalisateur français et All We Imagine as Light, de la réalisatrice indienne Payal Kapadia, premier film indien en sélection officielle depuis Destinée (Swaham) de Shaji N. Karun en 1994.
L’amour mis à mal
C’est Benoît Poelvoorde qui a offert le livre de de Neville Thompson Jackie Loves Johnser Ok? – qui se passe à Dublin dans les années 80/90 – à Gilles Lellouche en l’invitant à en faire un film. L’histoire se passe dans le Nord de la France et commence dans les années 80. Deux adolescents, Clotaire (Malik Frikah), un petit vaurien qui traîne son désœuvrement et la studieuse lycéenne Jackie (Mallory Wanecque) tombent éperdument amoureux. Alors que naît leur histoire d’amour, le garçon est attiré dans le gang de La Brosse (Benoît Poelvoorde) et participe à des affaires de grand banditisme. Suite à un braquage qui tourne mal, il passe dix ans en prison. Après sa sortie, Clotaire (François Civil) devient un truand prospère, mais pense toujours à Jackie (Adèle Exarchopoulos) ; elle, bien qu’établie en couple, reste malheureuse.
Un brin de comédie musicale
Six ans après le succès du Grand Bain (Hors Compétition, 2018), Gilles Lellouche s’impose en Compétition grâce à une comédie romantique avec de la violence dedans, une fresque amoureuse rocambolesque sur deux décennies. Une bande son des années 80/90, séduisante, accompagne les péripéties: The Cure, New Order, Madonna, pour le romantisme, Nas et Jay-Z pour la violence. A un moment, une chorégraphie brillante fait un brin de comédie musicale, signée par le collectif La Horde, qui a travaillé avec Madonna et Christine and the Queens.
Généreux mélange des genres
On se laisse emporter par la veine romanesque pendant quelque trois heures grâce à une mise en scène qui donne du sens aux émotions qui traversent les personnages. Le mélange des genres, entre énergie et romantisme, donne une romance épique, qui maintient son élan sans temps mort : on voit que le réalisateur, généreux, veut dire plein de choses, mais peut-être un peu trop et le film gagnerait à être épuré. Le casting se complète d’Alain Chabat, Raphaël Quenard, Jean-Pascal Zadi, Vincent Lacoste et Élodie Bouchez.
Portrait féministe de petites gens
Après Une nuit sans savoir, documentaire récompensé de L’Œil d’or du meilleur documentaire au Festival de Cannes 2021, Payal Kapadia entre en Compétition Officielle avec All We Imagine as Light, un premier long métrage de fiction à visée sociale et féministe, qui raconte la vie d’anonymes, de « petites gens », dans les rues de Mumbaï. Divisé en deux parties, Payal Kapadia dresse le portrait d’Anu et Prabha, deux infirmières de Mumbai engluées dans un quotidien dicté par leur travail et la singularité de leurs relations amoureuses. Le quotidien de Prabha est perturbé lorsqu’elle reçoit un cadeau inattendu de son mari parti vivre à l’étranger. Sa jeune colocataire, Anu, essaie en vain de trouver un endroit dans la ville pour faire l’amour avec son petit ami. Un voyage dans un village côtier offre aux deux femmes un espace où leurs désirs peuvent enfin se manifester.
La Montée des Marches de L’Amour ouf
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