Festival de Cannes 2024, Emilia Perez

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La compétition du Festival de Cannes s’est poursuivie avec Caught By The Tides de Jia Zhang-Ke et Emilia Perez de Jacques Audiard qui a enchanté la Croisette.

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Festival de Cannes 2024 : le quatrième jour de la compétition a vu la projection de Caught By The Tides, dixième long métrage de fiction du réalisateur chinois Jia Zhang-Ke et celle d’Emilia Perez du réalisateur et scénariste français Jacques Audiard, un film auréolé de tous les louanges ; difficile de passer après lui…

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20 ans d’amour

Fidèle du Festival de Cannes, Jia Zhang-Ke est pour la sixième fois sélectionné en Compétition Officielle. Il a déjà connu les succès avec des films comme Platform, Still Life (Lion d’or à la Mostra de Venise), A Touch of Sin ou plus récemment Les Éternels. Jia Zhang-ke revient s’est engagé à documenter l’histoire de la Chine en cherchant à contrebalancer les récits officiels dans un pays en proie au négationnisme et à la répression de la critique. Dans la Chine au début des années 2000. Qiao Qiao et Guao Bin vivent une histoire d’amour passionnée. Quand Guao Bin disparaît pour tenter sa chance dans une autre province, Qiao Qiao part à sa recherche. En suivant son destin amoureux, Jia Zhang-ke livre une épopée filmique inédite qui traverse tous ses films (les premières images de Caught by the Tides ont été tournées en 2001) et 25 ans d’histoire d’un pays en pleine mutation, du nord au sud de la Chine.

@Shanna Besson

Emilia Perez met la barre très haut

Bon… Il va falloir créer des superlatifs pour qualifier l’éclatant dixième long métrage de Jacques Audiard, Emila Perez, qui est tout à la fois étincelant, étonnant, étourdissant, beau, fort, incandescent, fascinant, etc. Après Sur mes lèvres, De rouille et d’os, Un Prophète, Les Frères Sisters ou encore Les Olympiades, le réalisateur français éblouit la Croisette avec une comédie musicale en espagnol qui met en scène et fait chanter et danser des stars comme l’actrice américano-dominicaine Zoe Saldana, une habituée des rôles de femmes fortes qui, bien que souffrant de la thyroïdite de Hashimoto, déploie tout de même une belle énergie dans les chorégraphies. A ses côtés, donnent de la voix la chanteuse et actrice Selena Gomez et surtout, dans le rôle d’Emilia, une actrice trans Espagnole géniale, Karla Sofia Gascon. Adriana Paz, Edgar Ramirez et Mark Ivanar complètent le casting.

@Shanna Besson

Palme d’or évidente ?

Cela fait un bail que Jacques Audiard foule les Marches Rouges du Festival de Cannes : il a déjà remporté le Prix du meilleur scénario en 1996 avec Un héros très discret, le Grand Prix en 2009 avec Un prophète et surtout la Palme d’or en 2015 avec Dheepan. Une deuxième palme d’or lui tend les bras avec Emilia Perez, un thriller traité en comédie musicale avec des prestations musicales qui, paroles et musiques, pourraient constituer un album tant les textes sont travaillés et profonds et les musiques contemporaines. Audiard est un virtuose de l’image : la mise en scène atteint une dimension chorégraphique, les lumières sont magnifiques, ouatant les personnages comme des joyaux, même quand elles privilégient l’ombre; elle donnent du sens aux émotions qui traversent les personnages, mai sans mièvrerie

@Shanna Besson

Sur fond de cartel, la question délicate du genre

Le Mexique des cartels de narcotrafiquants sent le soufre. Dans un univers sanglant d’une brutalité sans limite, un baron de la drogue veut changer de vie et réaliser le côté féminin de sa personnalité, qui, depuis l’âge de raison, s’est imposé à lui. Il offrira la richesse à une avocate pour l’aider dans sa transition. Mais, il ne peut vivre sans ses enfants et fait encore appel à l’avocate pour les reprendre et vivre avec eux dans sa nouvelle existence, comme « tante ». Ce changement de vie s’accompagne bientôt de la rédemption, du désir de réparer les fautes de ses crimes qui ont causé tant de douleurs, de tragédies et de disparitions de protagonistes souvent innocents, laissant des familles dans le désarroi. Enfin, reste l’amour, car « Une vie sans amour est une chute sans fin »…