Haras de Pennafort: Éthologie et Équitation de Bienveillance

Amandine Vangierdegom, Élodie Tadon et Maéva Munier à côté de Pistache ©YesICannes.com

Au Haras de Pennafort à Callas dans le Var, la kinésiologie d’Élodie Tadon et l’équitation éthologique de Maéva Munier invitent à approfondir le bien-être du couple cavalier/cheval.

Haras de Pennafort: dans un havre de paix de trois hectares pour chevaux choyés, Élodie Tadon privilégie l’écoute et le respect des besoins de l’animal dans des conditions proches de celles vécues dans la nature, où un cheval broute pendant seize heures, s’ébat pendant quatre et se repose le reste du temps. Ouvrant sur une optique du cheval toujours plus respectueuse et aimante, Élodie Tadon fait appel à Maéva Munier pour développer une équitation éthologique dans un esprit de bienveillance. Le haras accueille également des chevaux et poneys sauvés par l’association l’Espoir des Petites Pattes.

Les paddocks ©DR

Proche de Mère Nature et de la nature du cheval

Au pied du charmant village de Callas, entre oliviers, vignes et roches rouges des sublimes Gorges de Pennafort, le Haras de Pennafort offre une cinquantaine de places de pension en paddock ou box, avec parc d’herbe fraîche ou filets à foin pour grignoter à volonté. De grandes carrières permettent le travail sur le plat dans une équitation naturelle où le travail à pied – reprise, figures, éducation – complète le travail monté avec le propriétaire. Depuis deux ans, Élodie Tadon a repris les rênes du Haras de Pennafort et offre des soins de kinésiologie aux équidés, destinés à favoriser un état d’équilibre et de bien-être. L’opportunité unique d’associer le cheval et son cavalier dans un développement commun, dans l’optique de ne faire qu’un avec l’animal et d’évoluer avec et grâce à lui, se complète de l’éducation éthologique des chevaux. Cette discipline est pratiquée par Maéva Munier qui invite les amoureux de la « plus belle conquête de l’Homme » à instaurer une relation plus forte et plus profonde avec leur monture.

Élodie Tadon ©DR

Comprendre l’âme du cheval

L’équitation éthologique proposée par Maéva Munier se démarque de l’équitation traditionnelle par le refus des contraintes et, au contraire, par l’instauration d’une relation de confiance, plutôt qu’une relation conflictuelle; persuader l’animal d’obéir en douceur plutôt que par la force. La vision éthologique du cheval se base sur les études scientifiques fournies par l’éthologie, la science des comportements des espèces animales dans leur milieu naturel. L’éthologie ouvre sur la compréhension du contexte psychologique de l’équidé et permet au pratiquant, s’appuyant sur un principe de bienveillance et de non-violence, de s’adapter à son comportement, sa façon de communiquer et d’agir. L’éthologie questionne aussi ses besoins physiologiques, comme la nourriture. En effet, le système digestif du cheval fonctionne en continu et un cheval est censé manger entre quinze et dix-huit heures par jour. Lui imposer des « repas » comme ceux des humains est donc contre-nature.

Maéva Munier ©DR

Les « horsemen », pionniers de l’éthologie

Les « horsemen » aux États-Unis ont été les premiers à observer les chevaux dans la nature et à développer une communication qui se rapprochait de celle du cheval. Ces « chuchoteurs » qui arrivaient, de manière empirique, à de fabuleux résultats avec le moins de contrainte possible, ont inspiré le livre et le film L’homme qui murmurait à l’oreille des chevaux. Il y a trente ans, de véritables études scientifiques d’éthologie ont été initiées pour favoriser la sécurité des cavaliers et le bien-être animal. La science à servi à aller encore plus loin dans une éducation plus éthique, plus juste, qui respecte l’animal, lequel sera calme, non stressé par le travail. Le cheval va comprendre ce qu’on veut de lui, le faire de lui-même, va devenir « acteur » de son équitation sans la subir, voire même prendra du plaisir à travailler avec son humain.

Maéva au travail à pied ©DR

Le cheval, toujours une proie

L’éthologie enseigne que, malgré qu’il se trouve depuis longtemps dans un milieu domestique, le cheval garde son instinct primitif de proie, acquis au fil des millénaires à l’état sauvage. Inscrire dans ses gènes qu’il est en sécurité avec l’homme prendra des millions d’années d’évolution… Les étude scientifiques ont démontré que le cheval ne peut se focaliser que sur une chose à la fois; la pratique de l’équitation éthologique appelle donc à mobiliser l’attention du cheval sur ses pieds, ses épaules, ses hanches, avec de nombreux exercices à pied pour éviter qu’il soit sur le qui-vive au moindre changement dans son environnement. Une voiture qui survient, un autre cheval qui passe, un oiseau qui s’envole d’une branche, ne doivent plus l’effrayer… Ces exercices lui apprennent aussi à ne pas craindre un humain ou des objets comme une selle ou les mors, de façon à être plus serein dans le travail.

Travail à la longe ©DR

Éducation éthologique et sécurité

L’éducation éthologique est essentielle pour le débourrage, très important à réussir pour l’avenir agréable du cheval et la sécurité du cavalier: un cheval éduqué dans la douceur sera plus serein et moins enclin à causer des accidents. Le cheval possède une excellente mémoire – du fait de son statut d’animal-proie – et intègrera durablement autant les bons gestes que les mauvais. L’éthologie équine sert aussi à la rééducation de comportements « inadaptés » – inadaptés pour l’équitation, mais développés par le cheval pour supporter les désirs des humains. L’éducation éthologique s’adresse également aux cavaliers, de manière à ré-apprendre les bons gestes sans user de contrainte. Par exemple, le stick est utilisé seulement pour tapoter, apporter une gène momentanée et sera retiré dès que l’animal a compris ce qu’on attend de lui.

©DR

Réapprendre à monter les chevaux

« Il faudrait qu’on réapprenne à monter les chevaux et aussi à les soigner, plaide Maéva Munier. Dans beaucoup d’écuries, les besoins fondamentaux des chevaux ne sont pas respectés, et les équidés sont traités aux antipodes de ce qu’on devrait faire. Il faut réapprendre les bons comportements, car le cheval ne peut pas s’adapter à nous, c’est impossible. C’est à l’humain de s’adapter à lui! » Dès 14 ans, Maéva s’est intéressée à l’équitation éthologique par des stages avec des instructeurs du Haras de la Cense, dans les Yvelines, un centre équestre leader de l’enseignement de l’équitation éthologique en Europe. Elle a ensuite peaufiné ses talents en travaillant avec de nombreux chevaux qui lui ont, en retour, beaucoup appris. Maéva prend des chevaux au travail au Haras de Pennafort et y enseigne l’équitation éthologique lors de stages. Elle propose également des formations en ligne pour les cavaliers qui sont loin.

©DR

Pension, éthologie et équithérapie

Les chevaux n’ont pas demandé à travailler et à être montés, aussi, répondre au mieux à leurs besoins et les mettre dans un environnement confortable répond aux aspirations d’Élodie Tadon pour le Haras de Pennafort. Le haras propose aux amoureux de sports équestres une cinquantaine de places de pension en paddock ou box, nettoyés tous les jours, avec parc d’herbe fraîche ou filets à foin pour grignoter à volonté. Le haras ouvre sur 24 hectares d’espaces de balades en pistes dans un environnement forestier préservé.
Élodie Tadon propose également une équithérapie où le cheval devient moyen de thérapie psychique pour personnes en difficultés émotionnelles, ou ayant une maladie, un handicap, une souffrance…

Spa équin au Haras de Pennafort ©DR

Haras de Pennafort
Écurie Élodie Tadon
Le Claou – Les Quatre Chemins
5150 RD 25
83830 Callas
Tél. 06 61 24 56 42

harasdepennafort.fr

educationducheval.com

Cheval sauvé par l’Espoir des Petites Pattes ©DR

L’Espoir des Petites Pattes

En continuité de sa philosophie d’amour des chevaux, Élodie Tadon accueille en pension des chevaux sauvés par Amandine Vangierdegom de l’association l’Espoir des Petites Pattes. Le but de cette association est d’améliorer le sort de tous les animaux, de lutter contre leur trafic, veiller à ce que soient respectées les dispositions législatives et réglementaires qui les protègent et leur accorder assistance. Depuis 10 ans, mue par sa passion des animaux, Amandine sauve et protège chats, chiens, chevaux et toutes sortes de bestioles victimes de maltraitance. Souvent récupérés après saisie dans un état choquant (squelettiques, carencés, malades), les animaux sauvés nécessitent la plupart du temps des soins vétérinaires.

Cheval saisi ©DR

Patience et écoute

Récemment, l’association est intervenue dans un élevage de Nice où 42 équidés ont été saisis dans un état cachectique. Avec patience et écoute, Amandine gagne la confiance de ces animaux maltraités, et devient leur « pseudo-maman » pour assurer leur avenir et les faire adopter par des familles d’accueil aimantes. Les chevaux non adoptables profitent d’une retraite bien méritée sans finir à la boucherie.

Pistache s’est refait une santé ©DR

Besoin de dons

Pistache, l’appaloosa, qui est en pension au Haras de Pennafort, est l’un des deux chevaux rescapés d’une association où, l’année dernière, de nombreux animaux étaient détenus dans des conditions déplorables, sans soins, ni entretiens. Quarante d’entre eux sont morts, les survivants ont été confisqués. Les soins prodigués pour la guérison de Pistache ont coûté quelque 6 000 euros. L’association a donc régulièrement besoin de dons.

Game a besoin de vous! ©DR

Une cagnotte pour Game

Actuellement, Amandine veille au rétablissement de Game, en convalescence au Haras de Pennafort. L’association a ouvert une cagnotte sur Leetchi: www.leetchi.com/c/aidons-game-sorti-de-lenfer pour récolter des fonds afin que Game subisse une opération aux pieds dont le coût s’élève à 3 500 euros.
L’Espoir des Petites Pattes est également à la recherche d’un grand espace pour accueillir les animaux qui, une fois ré-alimentés et soignés, pourraient se rétablir et s’ébattre.