Festival de Cannes 2024, The Apprentice et The Shrouds

The Apprentice ©YesICannes.com

Le Festival de Cannes a présenté The Apprentice de Ali Abbasi et The Shrouds (Les Linceuls) de David Cronenberg avec Diane Kruger et Vincent Cassel.

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Festival de Cannes 2024 : le festival entre dans sa seconde moitié qui débute avec les projections de The Apprentice de Ali Abbasi, un biopic sur l’ancien (et peut-être le futur) Président décrié des États-Unis, qui aurait recueilli onze minutes de standing ovation et The Shrouds (Les Linceuls), vingt-troisième long métrage de David Cronenberg.

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The Shrouds, cinéma de cimetières

Après l’auto-exploration chirurgicale du corps humain sous un aspect angoissant et monstrueux dans Crimes of the Future, David Cronenberg, Prix spécial du jury au Festival de Cannes 1996 pour Crash, revient en compétition avec The Shrouds. Le réalisateur, acteur, producteur et scénariste canadien nous entraîne dans l’univers des cimetières grâce à des linceuls digitaux permettant de voir les corps se décomposer dans leurs tombes. Son héros Karsh (Vincent Cassel) invente GraveTech un procédé de cinéma de la corruption du corps, un cinéma de cimetières, faisant apparaître des fantômes, des êtres humains après leur mort avec lesquels les proches (vivants) peuvent communiquer. Or, voilà que des tombes sont profanées… Avec Diane Krugger, Prix d’Interprétation Féminine en 2017 pour In The Fade de Fatih Akin.

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L’apprenti businessman dépasse son père

Tout le monde a encore à l’esprit envoûtant Les Nuits de Mashhad de Ali Abbasi, réalisateur danois d’origine iranienne, présenté en compétition officielle au Festival de Cannes 2022, qui a valu à l’actrice Zar Amir Ebrahimi le Prix d’Interprétation Féminine. Le film, où une journaliste enquête sur le meurtre de plusieurs prostituées et se confronte à la société iranienne islamisée, a été sélectionné pour représenter le Danemark dans la course à l’Oscar du meilleur film international à la 95e cérémonie des Oscars. Le film The Apprentice dépeint l’ascension de Donald Trump dans la haute société new-yorkaise des années 1970-1980 comme magnat de l’immobilier. Prenant la suite de son père dans la société familiale, Donald devient un puissant businessman grâce aux appuis que l’avocat Roy Cohn lui fait profiter, jouant un rôle-clé dans sa carrière.

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Dédaigneux de la dignité de ses proches

Dans le portrait d’Ali Abbasi, chacun trouvera – selon sa sensibilité – matière à louer ou détester Donald Trump. L’apprenti suppliant Roy Cohn de lui accorder ses faveurs se montre ingrat plus tard, une fois la réussite atteinte et la maladie rongeant son mentor du début. Les fervents du capitalisme trouveront génial son esprit d’initiative et sa vision des opportunités de faire de l’argent alors que les autres stigmatiseront son franc-parler dédaigneux de la dignité de ses proches et sa froideur envers sa femme Ivana (décédée en 2022)à qui il avoue tout net qu’elle ne lui inspire plus aucun désir. Au cours d’une scène choquante, il viole même sa femme Ivana, à qui un moment auparavant, il lui reprochait ses seins « en plastique ».

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Make Trump great again…

Ce film, qui sort en plein année électorale américaine, dressant un portrait en demi-teinte – inspiré d’une émission de télé-réalité – de l’ancien président des États-Unis de 2017 à 2021 (qui sera le premier à devoir répondre de ses actes dans un procès au pénal), porte un message : Donald Trump ne reconnait jamais ses fautes, ne reconnaît jamais une défaite mais la tourne en victoire et cela lui viendrait des règles enseignées par Roy Cohn… Aux côtés de Roy Cohn (Jeremy Strong) Sebastian Stan ressemble de plus en plus à Donald Trump au long du film. Un biopic remarquable qui fait déjà des vagues : Steven Cheung, porte-parole de la campagne Trump, a décrit le film comme un « déchet », qui « sensationnalise sur des mensonges ». Mais en ce qui concerne la politique au Festival de Cannes – au retentissement médiatique mondial – il faut être circonspect…