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Passion Renaissance Dépeint les Illustres

Jean-Auguste-Dominique Ingres (1780-1867). "François Ier reçoit les derniers soupirs de Léonard de Vinci". Huile sur toile, 1818. Musée des Beaux-Arts de la Ville de Paris, Petit-Palais. ©Paris Musées / Petit Palais musée des Beaux-Arts de la Ville de Paris

Du 16 novembre 2024 au 23 mars 2025, l’exposition Passion Renaissance au Musée des Beaux Arts de Draguignan dévoile l’engouement des artistes du XIXe siècle pour la vie de leurs glorieux prédécesseurs.

Passion Renaissance : fascinés par les illustres noms de l’art de la Renaissance : Léonard de Vinci, Michel-Ange, Giotto ou Raphaël, les peintres du XIXe siècle ont laissé leurs pinceaux décrire la chronique de moments singuliers ou mythiques de leur « vie d’artiste ». Ils les ont représenté dans des tableaux superbement composés où poses théâtrales et tragiques font naître la légende. Vingt-sept œuvres plongent le visiteur dans la vie des génies et racontent leurs anecdotes – réelles ou imaginées – et leur passion pour leurs modèles comme La Joconde ou la Fornarina. Un an après la réouverture du Musée des Beaux Arts de Draguignan, entrez dans les mythes des artistes de la Renaissance jusqu’au 23 mars 2025, guidés par le parcours scénographié par Yohan Rimaud, le Directeur et Conservateur du Musée.

François Ier reçoit les derniers soupirs de Léonard de Vinci, Jean-Auguste-Dominique INGRES, 1818, Petit Palais Palais, 40×55,5cm, huile sur toile ©Paris Musées / Petit Palais musée des Beaux-Arts de la Ville de Paris

Illustrer la vie des augustes prédécesseurs

La Renaissance reste la période artistique la plus prestigieuse et célèbre de l’histoire de l’Art : qui ne connaît pas La Joconde ? Et les grands maîtres du quattrocento, Fra Angelico ou Boticelli, et ceux du cinquecento, période la plus glorieuse de l’art italien avec le trio de Léonard de Vinci, Michel Ange et Raphaël? Au XIXe siècle que les peintres français et italiens prennent le relais des biographes, s’inspirant notamment de Giorgio Vasari et son ouvrage Les Vite, consacré à plus de 200 artistes. Les peintres illustrent la vie de leurs augustes prédécesseurs qui ont révolutionné la peinture, décrivant leurs « petites histoires » au sein de l’Histoire. Alors considéré comme un simple fournisseur, l’artiste manifeste maintenant sa volonté au commanditaire, même les plus prestigieux. Michel-Ange négligera le Pape Jules II et François 1er « le Renaissant », après « avoir recueilli le dernier soupir de Léonard de Vinci à son chevet », visitera les ateliers d’artistes alors que Charles Quint ramassera le pinceau de Titien

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Léonard peignant Mona Lisa, Cesare MACCARI, 1863, museo Cassioli Asciano, 95x128cm, huile sur toile ©DR

Éducation du regard

Prêtées par de nombreux musées de France et d’Italie, les œuvres présentées s’inspirent de la vie racontées dans ces biographies, et s’attachent à retracer une anecdote avec force détails ou invite au romanesque fantaisiste et à l’imaginaire quand le peintre prend des libertés avec l’histoire. Par la peinture, le roman, le théâtre et les musées créés un peu partout, les artistes voient leur statut changer dans la France post-révolutionnaire et offrent une nouvelle source d’imaginaire et de création de mythes. Conçue comme éducation du regard et interrogation du rapport à l’image, Passion Renaissance a été orchestrée par son Commissaire Grégoire Hallé, actuellement Directeur du Musée des Beaux-Art de Chartres.

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Exposition Passion Renaissance ©Ville de Draguignan

Théâtralité des compositions

La visite de l’exposition suit une logique chronologique pour évoquer les figures de la Renaissance, à l’instar d’une promenade, égrenant les thématiques que véhiculent les œuvres. L’accent est porté sur la théâtralité des compositions invitant le visiteur à mener sa propre enquête pour découvrir et percer la légende. Au début de l’exposition, la pré-Renaissance est incarnée par le moine-peintre Fra Angelico Da Fiesole campé par Michel Dumas. Cette œuvre illustre à la fois l’argument de l’exposition – la Renaissance vue au XIXe siècle – et sa teneur : un portrait dans un contexte possible ou imaginé : l’artiste médite sur la possibilité de peindre le sang du Christ…

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L’enfance de Giotto, Pierre-Henri REVOIL, musée des beaux-arts Grenoble, 82x66cm, huile sur toile ©Ville de Grenoble / Musée de Grenoble -J.L. Lacroix

Naissance et mort des artistes

Cette première section révèle, de vie à trépas, différents instants du parcours de Giotto, Raphaël et Masaccio. Ici, Jean-Marie Prévost immortalise le moment où Giotto, alors tout jeune berger en train de dessiner, attire l’attention de son maître qui pressent son exceptionnel destin. Ainsi naît la légende de celui qui va réformer l’art de peindre et s’ériger en fondateur de la Renaissance italienne. Cette œuvre évoque notamment la précocité du génie, un thème récurrent dans la peinture troubadour au XIXe siècle. En deuxième étape, l’artiste au travail révèle les théories ou spéculations qui expliquent la genèse d’une œuvre et les méthodes d’un artiste dans son processus créatif, comme quand Léonard invente la Joconde ou encore quand Raphaël peint la Vierge à la Chaise.

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Raphaël et la Fornarina, Francesco VALAPERTA,1866, Castello Masnago Varese, 128×91,5cm, huile sur toile ©DR

Raphaël amoureux

Une série de tableaux dépeint Raphaël avec la Fornarina dont il était amoureux. Les trois toiles présentées servent le contraste saisissant de la jeune fille de boulanger aux traits gracieux et d’un peintre de génie épuisé par son art et sa passion. De son côté Michel-Ange s’illustre par ses excès d’humeur lui valant notamment des démêlés avec l’autorité papale de Jules II. Mais l’artiste ombrageux, vu principalement en sculpteur, inspirera les peintres du XIXe siècle dans des attitudes où la notion de tactilité restera prédominante. L’exposition accueille des œuvres d’Alexandre-Evariste Fragonard, de François‑Marius Granet ou de Jean-Dominique Ingres et des œuvres italiennes rarement présentées en France.

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Exposition Passion Renaissance ©Ville de Draguignan

 

Patrimoine artistique et culturel de la région

Le Musée des Beaux-arts déploie ses ailes en « L » sur deux étages à l’arrière le Théâtre de Draguignan, au cœur de la ville. Après une réhabilitation de cinq années, qui semble n’avoir conservé que les murs du palais, le Musée met désormais en valeur le riche . Son architecture abrite une enfilade de « period rooms » selon un parcours pensé comme une histoire de la curiosité évoquée par l’Art. L’étage où se poursuivent les expositions, dont les expositions temporaires, comme Passion Renaissance, est desservi par un majestueux « escalier d’architecte » en hélice, tout en blanches courbes élégantes. Les dorures d’époque ont été conservées et les sols se couvrent de tomettes foncées, cuites à Salernes. Le centre culturel est également doté d’espaces pédagogiques, d’installations technologiques et le square à ses pieds se destine à accueillir des activités musicales ou théâtrales.

Armure d’apparat de François de Monmorency ©YesICannes.com

Intermèdes ludiques

La scénographie élégante plaira également aux familles grâce à des intermèdes ludiques proposés aux plus jeunes, comme la composition de poèmes d’amour en piochant des étiquettes aimantées portant des mots ou la fabrication de cocottes en papiers invitant à des observations particulières.

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Cocottes en papier à élaborer ©YesICannes.com

Une sculpture signe « un an déjà! »

Pour célébrer les un an de réouverture du Musée des beaux-Arts et l’exposition Passion Renaissance, la Ville a commandé une sculpture monumentale à Andras Rigler, artiste hongrois Dracénois d’adoption. Appelée MM16, cette œuvre mêle deux œuvres : l’armure d’apparat de François de Monmorency trésor de la collection permanent du Musée et le Moïse de Michel-Ange, sculpture du tombeau de Jules II à Rome, visible dans le tableau d’Alexandre Cabanel figurant dans l’exposition Passion Renaissance. Andras Rigler a souhaité construire un jeu visuel englobant deux silhouettes, que l’on peut voir mises en valeur en se plaçant sur des « points rouges » au sol.

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Andras Rigler, Richard Strambio, Maire de Draguignan et personnalités
©Ville de Draguignan

Passion Renaissance – Légendes d’artistes au XIXe siècle
Du 16 novembre 2024 au 23 mars 2025
Musée des Beaux-Arts de Draguignan
9 rue de la République
83300 Draguignan

Toutes les informations sur mba-draguignan.fr

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©Ville de Draguignan

Passion Renaissance Dépeint les Illustres was last modified: novembre 26th, 2024 by tamel

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